Prix de l'électricité : le RN vote un amendement de LFI au projet de budget 2026

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Ampoules

Les députés ont adopté mercredi en commission des Finances un amendement déposé par LFI et soutenu par le RN, visant à encadrer les prix de l'électricité en supprimant notamment une disposition contestée du nouveau système de tarification applicable au 1er janvier.

Critique du mécanisme post-ARENH

Cet amendement au projet de budget 2026, défendu par le député LFI Maxime Laisney et voté avec des voix du RN, estime que cette réforme s'appuie sur un dispositif "lacunaire".

Depuis 2011, le tarif de l'électricité dépendait en partie d'un mécanisme de prix régulé dit « ARENH », qui obligeait l'opérateur historique EDF à céder à prix cassé un quart de sa production nucléaire à ses concurrents et à des industriels très énergivores. Ce, pour éviter d'être en situation de position dominante selon l'Union européenne.

À partir du 1er janvier, EDF pourra vendre plus librement son électricité sur les marchés. En contrepartie, il redistribuera aux consommateurs (particuliers comme entreprises) un "versement nucléaire unique" si son électricité est vendue à un prix élevé sur les marchés et si ses revenus dépassent un certain plafond fixé par l'Etat.

"La redistribution aux consommateurs des sur-revenus d'EDF est très incertaine et impossible à anticiper", estime l'amendement, critiquant des seuils de taxation favorables à l'électricien.

Capter les revenus des producteurs d'électricité au-delà de 3,5% de marge

Si cet amendement est aussi adopté en séance, ce mécanisme de redistribution serait supprimé. À la place, LFI propose un système pour capter les revenus des producteurs d'électricité au-delà d'une marge fixée à 3,5% pour chaque centrale de production.

L'amendement propose aussi de réviser "le mode de calcul des tarifs réglementés de vente d'électricité" afin qu'ils reflètent les coûts de production du système électrique, "et non pas les prix de marché". Il plaide aussi pour le rétablissement des tarifs réglementés du gaz, remplacés en juin 2023 par un prix "repère", jugé moins protecteur par les associations de consommateurs.

L'amendement reprend certaines des critiques et des recommandations du rapport des députés Philippe Bolo (Les Démocrates) et Maxime Laisney "sur le prix de l'électricité, la compétitivité des entreprises et l'action de l'État", publié le 9 octobre.

Il faisait notamment le constat que la réforme du prix de l'électricité échouerait à la fois à protéger les consommateurs des yo-yos du marché et à assurer des revenus minimum à EDF au moment où il est au pied d'un mur d'investissements pour la relance du nucléaire.

Commentaires

Studer
On devrait appeler EDF non plus "entreprise d'électricité" mais "administration de l'électricité" : à quoi sert d'avoir un PDG et une stratégie sur les choix énergétiques et le prix de vente, si c'est l'Etat (ou la représentation nationale) qui lui imposent ces éléments qui font qu'on est (ou on n'est pas) une entreprise ? Certains penseront que les députés ne pensent qu'à l'intérêt du public, mais l'idéologie les aveugle. Car une admnistration ne fait qu'obéir aux directives de sa tutelle, le plus souvent incompétente car ses responsables n'ont aucune expérience du secteur qu'ils dirigent et changent de maroquin au gré des nominations politiques. Et son personnel a peu d'incitation à innover et même à atteindre les résultats attendus. Par le passé EDF était un "Etablissement Public", mais son PDG (souvenons nous de Marcel boiteux récemment disparu) était hyper compétent et visionnaire et avait la confiance du gouvernement. Tout ceci a disparu et EDF est balotté au gré des politiques et de leurs totems (on arrête le nucléaire, puis on réinvestit à fond). C'est ce qui explique la situation de quasi faillite d'EDF et, au delà, de notre pays. Il lui faudra attendre des élections qui pourraient faire émerger une équipe soucieuse de promouvoir la rigueur, la rentabilité économique, le mérite et la justice sociale (disons-le : plutôt à droite !), ou sinon une intervention brutale de la troïka, pour espérer se redresser et stopper son déclin.
EutopeUnivsExtrem
Pourquoi ne pas privatiser (en gardant une part publique dansl'entreprise) la filiale EDF Énergies Nouvelles pour qu'elle se developpe plus rapidement et pour faire baisser fortement l'endetemment de EDF ?
Studer
Mauvaise pioche, EDF EN n'est pas rentable et EDF ne veut pas investir dans ces énergies : sans pour autant abandonner la filière, EDF veut maintenant qu'elle s'autofinance. Il faudrait d'abord que ces énergies, qui sont doublement subventionnées (par la taxe CSPE sur nos factures d'électricité et par l'accise, impôt sur la production qui pénalise les contribuables), ne le soient plus du tout : les consommateurs/contribuables ne vont quand même pas engraisser une compagnie privée !!
Studer
Pire, la CSPE existe toujours (voir les factures d'électricité), mais a été figée. Et l'accise qui est un impôt en rajoute une couche pour financer les énergies intermittentes subventionnées.
EutopeUnivsExtrem
Arretons un peu de dire n'importe quoi! Les entreprises d'énergie renouvelables sont rentables si elles sont bien dirigees : par exemple Iberdrola, Acciona Énergies, etc. sont des compagnies (espagnoles celles-ci mais j'aurais pu citer d'autres exemples Allemands, etc.) qui sont profitables et qui investissent massivement dans les energies renouvelables. Oui, il y a 15 ans ces Énergies étaient subventionnées. Aujourd'hui, elles sont parfaitement rentables sans subvention et leur coût de mise en œuvre et de maintenance continuent à diminuer. Ces compagnies grimpent en bourse.
jcg31
Elles ne sont "rentables" que grâce aux subventions publiques (hé oui il y en a encore, notamment en France ...!!) et à la prise en charge publique de leurs surcoûts (coût backup pour l'intermittence, coûts réseau pour leur implantation diffuse). Et seul un vrai service public de l'énergie peut gérer l'ensemble au seul "profit" de l'intérêt général, comme l'a fait EDF pendant longtemps à partir de 1945. Il y en a assez de voir les promoteurs privés se gaver sur le dos des consommateurs et des finances publiques !

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