Recyclage chimique du plastique : l'usine Eastman doit démarrer en 2026 en Normandie, selon son PDG

  • AFP
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L'usine de recyclage chimique du plastique prévue par le groupe américain Eastman en Normandie "est sur les rails pour un démarrage en 2026", indique son Pdg Mark Costa, dans une interview au journal L'Usine Nouvelle parue mardi.

"Nous avons soumis les demandes de permis en juillet, et nous envisageons de porter les capacités de 100.000 à 200.000 tonnes par an, en deux phases de 100.000 chacune", ajoute M. Costa.

L'usine doit être basée à Port-Jérôme, en Seine-Maritime.

L'investissement de la première phase s'élèvera à "1 milliard d'euros", celui de la deuxième phase, devant être "bien moindre" que la première, selon M. Costa.

Pour cette deuxième phase, le groupe vise "un horizon entre 2028 et 2030 en fonction du développement de la demande", précise le dirigeant: "Ce n'est pas encore confirmé, mais c'est une option très solide", dit-il.

Le groupe chimique dit avoir "acquis suffisamment de terrain à Port-Jérôme pour ce projet et éventuellement d'autres unités chimiques à long terme". "Dans notre secteur, l'économie d'échelle joue", souligne-t-il.

Globalement, "les coûts ont augmenté" par rapport au projet de départ qui visait un investissement d'environ 875 millions d'euros, "car nous avons augmenté l'échelle du projet". "Il sera plus efficace à terme", a espéré M. Costa, "mais plus coûteux au début".

Le dirigeant affirme n'avoir "aucun regret" sur son choix d'implantation en France, annoncé en janvier 2022 juste avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie et la flambée des prix de l'énergie qui a suivi.

"Les coûts énergétiques ont augmenté en Europe mais notre usine en France est quelque part protégée de par son design initial. Elle utilisera de l'électricité issue du nucléaire, de l'éolien et du solaire. La France bénéficie d'un avantage unique dans l'Union européenne grâce à son industrie nucléaire", affirme-t-il.

"C'est très attractif car il s'agit d'électricité décarbonée. Pour nos besoins en vapeur, utilisée pour la fonte des plastiques, nous utiliserons de la biomasse et des combustibles solides de récupération (CSR). D'un point de vue de l'efficacité des procédés, l'empreinte carbone sera de 50% à 80% inférieure à une usine de ce type produisant ces plastiques", poursuit Mark Costa.

Le projet industriel de recyclage de déchets plastiques d'Eastman en France avait été annoncé par l'Elysée dans le cadre du sommet Choose France, au côté d'un deuxième projet porté par le groupe québécois Loop, associé à Suez.

Avec ces projets, les pouvoirs publics espèrent réduire les exportations françaises de déchets plastiques, qui s'élevaient à 750.000 tonnes en 2020 selon l'Ademe (Agence de la Transition écologique). En tous cas, améliorer le taux de recyclage des emballages plastiques, inférieur à 30% en France, à la différence des pays voisins.

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