Énergies renouvelables : un rapport des Nations unies juge les engagements insuffisants pour rester sous les « 2°C »

  • AFP
  • parue le

Les constructions de nouvelles capacités en énergies renouvelables prévues d'ici 2030 sont bien loin de ce qui serait nécessaire pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris sur le climat, met en garde un rapport des Nations Unies vendredi.

"Afin d'être en bonne voie pour limiter sous les 2°C la hausse des températures dans le monde, conformément à l'Accord de Paris, il faudrait ajouter environ 3 000 gigawatts (GW) de capacités renouvelables d'ici 2030", soulignent dans un rapport le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), l'Ecole de finance et de gestion de Francfort et Bloomberg new energy finance (BNEF).

Or les gouvernements et les entreprises se sont pour l'instant engagés à seulement 826 GW de nouvelles capacités renouvelables (hors hydraulique), pour un coût estimé autour de 1 000 milliards de dollars, selon leurs calculs.

Le rapport confirme ainsi le "fossé énorme" entre les ambitions des différents pays du monde et les exigences en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les auteurs soulignent également que les efforts consentis pour la décennie qui vient apparaissent "modestes" comparés à ce qui a été fait dans le passé.

Sur la décennie 2010-2019, le monde avait en effet enregistré des capacités supplémentaires de 1 213 GW de renouvelables (hors grands barrages hydroélectriques), pour un investissement de près de 2 700 milliards de dollars. La seule année 2019 s'est d'ailleurs traduite par un record de 184 GW de capacités nouvelles (dont 118 GW en solaire et 61 en éolien), soit 20 GW de plus qu'en 2018.

Mais depuis, la crise du Covid-19 a ralenti les projets et cela affectera les niveaux d'investissements en 2020, estiment les auteurs. "Cependant, les gouvernements ont maintenant l'opportunité d'adapter leurs plans de relance pour accélérer la sortie de processus polluants et adopter des technologies durables aux coûts compétitifs", dit le rapport.

"Les enjeux sont importants : si on rate cette chance, il pourrait devenir encore plus difficile de trouver les financements pour décarboner le système énergétique dans une économie mondiale post-Covid-19 caractérisée par des dettes publiques élevées et des finances sous contrainte dans le secteur privé", met-il en garde.

Commentaires

Gerald B

« il faudrait ajouter environ 3 000 gigawatts (GW) de capacités renouvelables d'ici 2030" »
Donc 3 teraWatt d'EnR intermittentes, ça le fait ?
Même si une nuit sans de vent ლ(ಠ益ಠლ)

Jean BLIN

De quoi se mêle l'ONU (le "machin" disait le Général de Gaulle) ? chaque pays est un cas particulier. L'électricité produite en France est décarbonnée à 94 %. La Chine, la Pologne ou l'Allemagne et d'autres ont une importante production électrique par des centrales à charbon ou fuel ou gaz émettrices de GES. Qu'elle doivent réduire leur dépendance à ces productions fortement émettrices de GES par des EnR ou du nucléaire ou la future fusion d'hydrogène dans des Tokamak est leur affaire. La charte de l'ONU indique-t-elle que l'ONU doit gouverner le monde ? NON ! Qu'il tente d'aider à résoudre les conflits, ce pourquoi il a été créé, sera déjà un progrès en regard de son inaction depuis sa création. Qu'a t-il fait en 1960 au Katanga sécessionniste, en 1962 pour résoudre la crise des missiles de Cuba, dans les conflits israélo-arabes et palestiniens, au Rwanda et des centaines de conflit depuis 1945 ?

Albatros

Ils sont fatigants à l'ONU à jongler avec les milliards des autres. Comme en général les prophètes de malheur qui vivent de la peur et l'attisent avec des prédictions apocalyptiques et un esprit malthusien absolument morbide.
La peur, c'est pour gouverner des troupeaux de moutons. Ce n'est pas l'outil idoine pour gouverner des humains, surtout quand on a, comme l'ONU, des prétentions hautement civilisatrices.
J'ai bien peur que, à ce rôle civilisateur, se soit substitué un appareil bien utile pour la prospérité de copains et de coquins, notamment les "sauveurs" du renouvelable, ainsi que nombre de boîtes qui se greenwashent (du verbe greenwasher, premier groupe) à bon compte comme certain marchand de yaourts.
Courage à tous dans la tourmente.

Lecteur 76

Pourquoi aller chercher dans le super-décentralisé, la consommation de terres agricoles (aussi et peut-être plus encore un sujet onusien) et le recours à des unités de production d'énergie de très faible productivité (inutiles sauf en régions isolées) la solution au problème. Quelques nouvelles unités nucléaires et le tour est joué ... La réponse est que les auteurs du rapport (le PNUE, Francfort, et Bloomberg New Energy Finance) n'ont évidemment pas pour objectif de promouvoir sagesse et vérité, mais seulement le développement des renouvelables, leur "coeur de métier". Dont acte.

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