Russie : toujours pas d'accord de l'UE sur de nouvelles sanctions, dit Kallas

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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La cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a reconnu mardi qu'aucun accord n'avait pu être obtenu mardi sur un 18e "paquet" de sanctions contre la Russie en guerre comprenant un nouveau plafonnement du prix du pétrole russe.

"Je suis vraiment triste que nous n'ayons pas conclu cet accord aujourd'hui. Je dois dire que nous en étions vraiment proches", a-t-elle déclaré devant la presse à l'issue d'une réunion à Bruxelles des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'UE.

Elle a dit espérer un accord dès cette semaine.

La Slovaquie a confirmé mardi son opposition, dans un message sur X de son Premier ministre Robert Fico.

Ce dernier utilise ce veto pour faire pression sur la Commission européenne afin qu'elle lui garantisse son approvisionnement en gaz, au moment où l'UE cherche à interrompre totalement ses importations de gaz russe d'ici à 2027.

La Slovaquie a pourtant obtenu de Bruxelles les garanties suffisantes lui permettant de lever son veto, a estimé Mme Kallas. La Commission européenne "a donné ce qu'ils (les Slovaques) ont demandé, la balle est maintenant dans le camp de la Slovaquie et nous devons conclure cet accord", a-t-elle expliqué.

Ces nouvelles sanctions contre Moscou comprennent un nouveau plafonnement du prix du pétrole exporté par la Russie. Ce plafond est actuellement fixé par les pays du G7 et de l'UE à 60 dollars le baril et la Commission européenne a proposé de le réduire à 45 dollars. Mais plusieurs Etats de l'Union européenne, dont Chypre et Malte, ont manifesté leurs réticences, redoutant davantage de restrictions sur l'activité de leur flotte marchande.

La Commission a donc proposé un système plus souple permettant de réviser ce plafond en fonction des prix du brut sur le marché international.

Les Européens espèrent toujours rallier les Etats-Unis, peu enclins jusqu'à présent à fixer un nouveau seuil après l'accord conclu au G7 sur un prix de 60 dollars.

En fixant un prix maximum, les Occidentaux espèrent limiter la manne financière dont bénéficie la Russie pour poursuivre la guerre contre l'Ukraine.

Selon Mme Kallas, le seuil de 60 dollars a permis de réduire de 30% les revenus pétroliers russes, essentiels au financement du conflit.

La Russie a cependant constitué pour contourner cette interdiction une flotte "fantôme" de pétroliers, dont le nombre est évalué à plus de 500, que l'UE a déjà prise pour cible.

Dans le cadre de ce 18e train de sanctions, l'Union veut ajouter 70 pétroliers "fantômes" à sa liste noire de navires comptant actuellement 342 noms.

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