Shell voit son résultat plombé par des prix en baisse dans un contexte "difficile"

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Le géant pétrolier britannique Shell a publié pour le premier semestre un bénéfice net meilleur qu'attendu mais en baisse, du fait de marges et de prix "plus faibles", pointant des conditions "difficiles" dans une période marquée par une diminution des prix du pétrole et du gaz.

Le bénéfice net part du groupe a reculé de 23% sur un an sur la période, à 8,38 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires en baisse de presque 9%, à 136,6 milliards de dollars, a-t-il annoncé dans un communiqué jeudi.

"La conjoncture macroéconomique reste difficile sur plusieurs fronts", a reconnu son directeur général Wael Sawan dans une déclaration enregistrée diffusée sur le site internet de l'entreprise.

"Dans un contexte d'incertitude géopolitique et économique, nous avons constaté des répercussions sur les flux commerciaux physiques ainsi que sur les prix des matières premières et les marges."

"Malgré cela, nous avons obtenu des résultats solides, avec une solide performance opérationnelle", a fait valoir le dirigeant qui met aussi en avant 3,9 milliards de dollars de réductions de coûts structurels depuis 2022.

Pour le seul deuxième trimestre, Shell dit avoir vu son bénéfice net progresser très légèrement sur un an, à 3,6 milliards de dollars. Mais le résultat trimestriel ajusté (hors éléments exceptionnels notamment), très scruté par les marchés, a fondu d'un tiers à 4,26 milliards de dollars.

Malgré la baisse, le résultat est au-dessus des attentes des analystes. Shell a aussi annoncé jeudi un nouveau programme de rachat d'actions de 3,5 milliards de dollars et un dividende en hausse.

De quoi rassurer les marchés: l'action de Shell à la Bourse de Londres progressait de 1,62% vers 09H15 GMT.

Shell avait en outre prévenu début juillet, dans une note au marché, que ses ventes de pétrole et de gaz seraient nettement moins bonnes au deuxième trimestre comparé aux trois premiers mois de l'année.

- Guerre commerciale -

Les prix du pétrole ont baissé au début du deuxième trimestre en raison des inquiétudes qui planent sur l'économie mondiale, alimentées notamment par la guerre commerciale à l'initiative du président américain Donald Trump. Ils ont bondi fin juin en raison d'une guerre de douze jours entre l'Iran et Israël, avant de redescendre un peu.

"Les tensions géopolitiques accrues et le risque de perturbations opérationnelles demeurent une préoccupation pour les investisseurs", relève Keith Bowman, analyste chez Interactive Investor, rappelant notamment que "la hausse des droits de douane réduit la demande" en énergie dans le monde.

Shell avait vu son bénéfice net annuel reculer de 17% en 2024, plombé déjà par la baisse des marges et des prix.

Le groupe avait annoncé en mars l'extension d'un programme de réductions de coûts, qui doit lui permettre d'économiser 5 à 7 milliards de dollars d'ici 2028 par rapport à 2022.

Le géant pétrolier a démenti en juin être en pourparlers pour acquérir son compatriote et rival BP, après des informations du Wall Street Journal évoquant l'ouverture de "discussions préliminaires" - une rumeur, toujours démentie jusqu'ici, qui revient régulièrement.

Comme son compatriote BP, Shell a fait machine arrière ces dernières années sur certains de ses objectifs climatiques, pour se recentrer sur les hydrocarbures et doper ses bénéfices. Il a encore annoncé en décembre qu'il ne développerait plus de nouveaux projets d'éoliennes en mer.

Les associations écologistes sont vent debout et la branche néerlandaise des Amis de la terre, Milieudefensie, a entamé en mai une nouvelle action en justice contre Shell, visant à empêcher le géant pétrolier d'investir dans de nouveaux gisements de pétrole et de gaz, après un revers en novembre devant la justice des Pays-Bas.

ode/lul/ktr

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