Solaire photovoltaïque : le secteur demande au gouvernement de revenir sur sa position

  • AFP
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Les représentants de l'énergie solaire et des renouvelables appellent jeudi le gouvernement à revenir sur sa décision de recentrer le soutien à l'énergie photovoltaïque sur bâtiments, hangars et ombrières, disant craindre pour l'emploi notamment.

« Un moratoire »

"Le gouvernement envisage de réduire, de façon rétroactive au 1er février, les niveaux de soutien aux projets solaires d'une puissance inférieure à 500 kWc (segment dit S21), d'une manière telle que plus aucun projet ne sera viable économiquement en 2025", affirment le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et Enerplan, représentant les professionnels de l'énergie solaire.

"Ceci revient en réalité à instaurer un moratoire, dans l'attente qu'un nouveau mécanisme de soutien se mette en place dans un calendrier non défini", ajoutent-ils.

Ils lui demandent de "revenir sur sa position en maintenant le cadre tarifaire actuel" pour les projets solaires d'une puissance inférieure à 500 kWc (kilowatt-crête, qui correspond à une capacité de production électrique de 1 000 watts), le temps qu'un "nouveau mécanisme" soit effectivement mis en place.

Une « refonte radicale du cadre de développement »

Le ministère de l'Energie a annoncé mercredi le recentrage de son soutien au segment 100-500 kWc, qui a connu "un fort dynamisme sur les dernières années". Il verra le tarif de soutien ajusté "pour préserver l'équilibre économique des projets, tout en maîtrisant la dépense publique".

Pour le SER et Enerplan, il s'agit d'une "refonte radicale du cadre de développement du solaire photovoltaïque". Ces évolutions annoncées reviennent "à mettre un coup d'arrêt brusque à tous les futurs projets solaires sur les moyennes toitures et les ombrières de parking à court terme, mettant ainsi en risque la viabilité de centaines d'entreprises et de milliers d'emplois", affirment-il.

"Le dynamisme du segment S21 est brutalement cassé dans son élan. Cet arrêt brutal n'est pas acceptable", a déploré Daniel Bour, président d'Enerplan.

Commentaires

Fermi
Je jure de ne jamais acheter le moindre module à Holosolis ou à Carbon.
Marc Blaizot
cela parait simple : plus de subventions d'état pour le solaire PV qui peut vivre sa vie tout seul vu que c'est le moyen le plus économique de produire de l'électricité (une fois les panneaux achetés en Chine). Pourquoi les subventionner ou directement ou par un tarif qui coute au contribuable ? au bout de 20 ans cette industrie et son business model peut s'auto-financer .
Jean-Luc SALANAVE
Le SER reconnait (enfin) que sans le soutien financier des citoyens "plus aucun projet [photovoltaïque] ne sera viable économiquement en 2025". Ce syndicat reconnait donc avoir empoché pendant 15 ans des dizaines de milliards d'euros sans parvenir à répondre aux espoirs du pays ni à l'intérêt général. Pire leur activité très lucrative aura contribué à épuiser un peu plus les ressources naturelles de la planète (comme le cuivre et les métaux rares - le solaire en consomme 10 fois plus que le nucléaire), à dégrader la souveraineté énergétique de la France (plus de 90% des capteurs sont importé), à dégrader notre dette et notre balance commerciale (dont le déficit a doublé), et surtout cette activité reste nuisible au climat (émettant 13 fois plus de CO2 par kWh que le nucléaire), et son électricité intermittente a fait doubler en 15 ans les factures électriques des consommateurs !!!
Loïc GRABER
Décidement certaines idées restent bien ancrées... Aujourd'hui, l’électricité solaire coûte entre 5 centimes le kWh (50€/MWh) (pour une grande centrale au sol) et 15 centimes kWh (160€/MWh) pour une petite installation en toiture. Le coût du nucléaire des centrales de dernière génération est de plus de 10 centimes/kWh (100€/MWh). L’électricité solaire est donc désormais tout aussi compétitive que le nucléaire ! Par ailleurs, s'il est vrai que les énergies renouvelables sont aidées par l'Etat pour soutenir la structuration de la filière, aujourd'hui elles rapportent des recettes à l’Etat et non l’inverse. La Commission de Régulation de l’Energie indique, que, dans les conditions actuelles toutes les filières d’énergies renouvelables en métropole continentale représentent des recettes pour le budget de l’Etat, pour une contribution cumulée, de plus de 30 Milliards d'euros au titre de 2022 et 2023. Les filières contributives sont, par ordre d’importance : l’éolien terrestre, le photovoltaïque , l’hydroélectricité et le biométhane. Fin 2024, les EnR ont rapporté plus à l’Etat qu’elles n’ont coûté depuis qu’elles sont soutenues !
Chanoine
Contribution positive du secteur EnR au budget de l'Etat : parle-t'on vraiment en net ? Si c'est le cas, c'est une excellente nouvelle qui justifierait pleinement l'arrêt de toutes subventions, fût-ce pour se structurer. Un secteur rentable est en état de le faire sans financement public - ou bien sa prétention à être rentable et économiquement justifié n'est qu'une supercherie.
Loïc GRABER
Effectivement, "un secteur rentable est en état de le faire sans financement public". Si cela doit être appliqué aux EnR, appliqons le aussi à la filière nucléaire ! Or l'Etat intervient pour reprendre 100% du capital EDF (avec des financements publics) et pour soutenir massivement le nouveau programme nucléaire national...
Studer
Décidément, les fans des énergies intermittentes font tout leur possible pour masquer le fait qu'elles sont... intermittentes, et même décentralisées (il faut les raccorder au réseau). Ils ne parlent donc que de coût de production de l'énergie solaire ou éolienne en "pied de machine", en omettant soigneusement d'y ajouter ce qui fait le prix final à l'arrivée, pour le consommateur : le coût du transport et surtout celui de la compensation de l'intermittence. Or ce dernier croît de manière exponentielle en fonction du % de sources intermittentes dans le mix de production. Et il y a une limite pour un réseau donné : au delà de 30 à 40 % de machines intermittentes, on ne sait pas assurer l'équilibre de ce réseau au moyen de machines non intermittentes (ou pilotables) comme le nucléaire ou l'hydraulique). Pour faire bref (le sujet est complexe) RTE, qui est le meilleur spécialiste de la question, estime que l'optimum pour un système électrique est qu'il comprenne une majorité de nucléaire. De plus, et ce n'est pas un détail, la souveraineté énergétique de notre pays est assurée par cette filière, et certes pas avec le solaire et même l'éolien importés, notamment de Chine.
Loïc GRABER
Les énergies dites intermittentes n'ont pas vocation à devenir les seules sources de production d'énergie ! Comme le précise très bien RTE dans ses projections à 2030 et 2050, le nucléaire reste majoritaire et le meilleur mix reste nucléaire + renouvelables ! La réduction progressive des énergies fossiles, l'augmentation des besoins électriques et le vieillissement du parc nucléaire (et la perspective de son renouvelèment en 2040) rendent les renouvealbles indispensables dès aujourd'hui. Par ailleurs, les renouvelables sont implantées au plsu près des points de consommation (réseau non centralisé autour de grands sites de production) et permettent l'autoconsommation, le réseau électrique évolue donc en ce sens. Et comme il doit être équilibré, les promoteurs des renouvelables travaillent aussi sur le stockage avec une multiplication des capacités.
Jean-Luc SALANAVE
Si les électricités intermittentes étaient produitent "près des points de consommation" pouquoi RTE prévoit-il 100 milliards d'euros pour les raccorder et ENEDIS 96 milliards de plus ? Bien au contraire, RTE reconnait que les trois quarts de ces électricités ont été exportés chez nos voisins en 2024, car produites à des moments où les consommateurs français n'en ont pas besoin. De plus les 89 TWh d'exportations record de 2024 l'ont été au prix moyen de 56 euros/MWh selon les douanes, soit moins de la moitié (et même moins du tiers pour les MWh éoliens offshore) du prix ENRi subventionné par le consommateur français ... qui finance donc l'Europe à perte.
Loïc GRABER
Je laisse RTE et ENEDIS le soin de répondre sur leus besoins techniques notamment dans les postes sources pour adapter les réseaux. Mon propos ciblait simplement les lieux de production photovoltaïques (grandes toitures, parkings, friches ou fonciers délaissés) qui sont systématiquement près des points de consommation. On connait la fainéantise des électrons pour savoir qu'ils vont au plus proche ! Quant à l'équilibre production / consommation, il est grand temps que les habitudes changent comme le font tous les autoproducteurs qui consomment leur énergie lors qu'elle est disponible (électroménager, recharge véhicule, batterie stockage...). La modification des heures creuses prévue pour cet automne est en ce sens une bonne chose, mais ce ne sera pas suffisant. La poursuite des interconnections des réseaux électriques européens est aussi nécessaire.
Studer
Vous vous trompez, ou du moins vous généralisez une exception pour conclure : en effet, les énergies renouvelables dont les prix de vente sont garantis par un prix contractuel, reçoivent la différence entre le prix du marché (sur lequel elles vendent) et le prix fixe du contrat. Sauf de manière exceptionnelle (lors de la crise ukrainienne où le marché s'est envolé et où elles ont dû "rembourser" à l'Etat le trop-perçu), elles touchent des aides car le marché est très inférieur au prix de contrats. Supprimez ces aides, et ces énergies ne seront plus rentables. Supprimez la priorité d'injection sur le réseau définie au niveau européen, et elles le seront encore moins. Obligez-les à garantir leur fourniture (en s'associant à des centrales au gaz par ex) et elles seront encore beaucoup moins. Enfin, taxez le CO2 émis par ces centrales de compensation, et cela deviendra un gouffre financier.
Loïc GRABER
Faisons aussi l'exercice avec l'électricité d'origine nucléaire ! Le nucléiare de demain, à partir du modèle Flammanville et des futurs EPR. Quel est / sera le prix de vente de l'électricité produite hors toute subvention, aide et prêt garantit par l'Etat ? Si l'Etat a repris 100% d'EDF c'est bien pour accompagner massivement et avec des moyens financiers publics cette filière et ses nouveaux développements. Ajoutons aussi le bilan carbone et les conditions de démantèlement de ces centrales en fin de vie (Creys Malville, Fessenheim...), nous avons donc bien un secteur de l'énergie décarbonnée largement soutenue.
Marc Bourdat
ce secteur s'est enrichi grâce à nos impôts. le retour a la logique economique est dure mais necessaire.
Fayat pierre
qui paye le stockage de l'électricité EDF qui est obligé d'arreter ses centrales nucléaires pour laisser la place EDF
Marfaing
Remettons l’église au milieu de village ! « Pus de mille milliards de dollars » : jamais les énergies fossiles n'ont été autant subventionnées dans le monde selon l'AIE en 2023 Dans un contexte de flambée des prix de l'énergie, les gouvernements et les compagnies publiques de 19 États ont plus que doublé l'an dernier le soutien aux fossiles, à près de 1.300 milliards de dollars. Quelque 830 milliards sont allés dans le soutien aux prix, pour les consommateurs. Le reste est allé aux producteurs de gaz, de pétrole et de charbon, "même si nombre d'entre eux engrangeaient des bénéfices record". Les subventions en 2022 "auraient pu financer 1,9 térawatt de centrales solaires, soit dix fois la capacité installée par le G20 l'an dernier"

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