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L'Angola et Total ont inauguré samedi un nouveau champ pétrolier en eaux profondes opéré par le groupe français, un coup de fouet très attendu à la production du pays africain depuis la chute des cours du brut qui a plongé son économie en crise en 2014.
Localisé à 250 km au large de la capitale Luanda, le projet Kaombo est la importante opération offshore jamais lancée en Angola et a coûté 16 milliards de dollars.
Deux bateaux de plus de 300 m de long doivent y pomper le brut de six nappes éparpillées sur 800 km2, l'équivalent de la surface de Paris. Un réseau de plus de 300 km de tubes, record mondial, a été posé jusqu'à 2 000 m sous la mer pour remonter les hydrocarbures en surface.
Le premier des deux navires, Kaombo Norte, a produit sa première huile en juillet dernier. Il devrait rejoint à la mi-2019 par son double, Kaombo Sul. À terme, ils doivent produire 230 000 barils par jour, soit 15% de la production actuelle du pays, pour des réserves totales estimées à 660 millions de barils.
Le projet dirigé par le groupe français - en partenariat avec la compagnie nationale angolaise Sonangol, SSI (Sonangol et le Chinois Sinopec), Esso (Etats-Unis) et Galp (Portugal) - intervient à point nommé pour les autorités angolaises.
Total produit 40% du brut extrait d'Angola, deuxième fournisseur d'Afrique subsaharienne derrière le Nigeria. "Nous allons maintenir notre production pour les prochaines années", a promis après l'inauguration le PDG de Total Patrick Pouyanné. "Il y a une dynamique très positive, les prix du pétrole sont plus élevés et la volonté du gouvernement angolais de favoriser l'industrie pétrolière est la bienvenue", a-t-il ajouté devant la presse.
Au début des années 2000, l'Angola a connu une période de très forte croissance à deux chiffres nourrie par le pétrole. Mais en 2014, la forte baisse des prix du brut, dont la vente représente 90% de ses exportations et 70% de ses recettes, a précipité le pays dans la récession et fait chuter la devise nationale. Le cours du baril a atteint son plus haut depuis quatre ans le mois dernier mais s'est récemment tassé.
Le président angolais Joao Lourenço, élu en 2017 après trente-huit ans du règne de Jose Eduardo dos Santos, a promis au pays un "miracle économique" qui passe par la relance de sa production pétrolière en baisse depuis des anées -- aujourd'hui 1,5 millions de barils par jour -- et la diversification de ses activités. "Nous avons comme objectif de maintenir la production, le gouvernement s'est engagé à ce que ce chiffre ne baisse pas pendant son mandat", a déclaré le ministre du Pétrole Diamantino Azevedo.