- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le géant pétrolier français Total a annoncé jeudi la suppression d'environ 180 emplois sur 580 dans sa raffinerie anglaise de Lindsey, dont la capacité sera réduite de moitié pour faire face aux difficultés chroniques du secteur du raffinage en Europe.
Le plan de restructuration de la Lindsey Oil Refinery (LOR), qui pourrait augurer d'annonces similaires au printemps en France, prévoit de réduire sa capacité de moitié, soit 5 millions de tonnes par an, via la fermeture d'une unité de distillation de brut.
Il prévoit aussi de ne conserver qu'"environ 400" des 580 effectifs, et de reclasser dans la mesure du possible les salariés affectés par les suppressions de postes au sein ou à l'extérieur du groupe, a précisé Total dans un communiqué publié localement.
Le processus de consultation des organisations représentatives du personnel débutera le 24 février.
Le groupe investira en tout 33 millions de livres (44,4 millions d'euros) dans la restructuration de la raffinerie, dont il veut améliorer la capacité de conversion. S'y ajouteront 150 millions de livres (202 millions d'euros) au cours des cinq prochaines années afin d'en assurer la maintenance notamment.
"La nouvelle organisation sera mise en place progressivement et devrait être achevée d'ici à la fin 2016", a-t-il indiqué.
"Total a élaboré un plan viable pour l'avenir de la Lindsey Oil Refinery", a déclaré le directeur général du site, Jacques Beuckelaers, dans le communiqué. "Cette raffinerie opère dans le marché le plus concurrentiel d'Europe, qui est elle-même confrontée à une forte concurrence internationale, des coûts croissants, une consommation de pétrole et de diesel en baisse et une surcapacité permanente", a-t-il ajouté.
Depuis plusieurs mois, à coup d'interviews dans la presse notamment, les dirigeants de Total ont prévenu qu'une réorganisation du parc industriel du groupe était inévitable face à l'érosion des marges dans le raffinage en Europe, en surcapacité chronique.
Le secteur, dont certains sites tournent à perte, est pris en étau entre une demande intérieure déclinante et une concurrence croissante du Moyen-Orient et de l'Amérique du Nord, où les coûts sont moindres et les normes environnementales moins contraignantes.
"Dans ce contexte, la Lyndsey Oil Refinery est confrontée à une baisse de ses ventes nationales et de ses taux d'utilisation, qui menace dangereusement sa rentabilité", a expliqué Total.
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