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"Massacre des paysages" contre "chance pour les territoires" : un vif débat a opposé jeudi à l'Assemblée nationale députés de droite critiques des éoliennes et partisans dans la majorité et à gauche de cette source d'énergie renouvelable.
Une proposition de loi du député Julien Aubert demandant de "raisonner le développement éolien", examinée dans le cadre d'une journée réservée à des textes du groupe LR, a été retoquée article après article par voie d'amendements de suppression de la majorité. Par ce texte M. Aubert entendait dire "stop à la prolifération anarchique" des éoliennes, car "si à l'origine le développement de cette énergie pouvait susciter l'enthousiasme, il provoque aujourd'hui une très large opposition".
Le texte demandait notamment un allongement de la distance d'éloignement des éoliennes par rapport aux habitations, et entendait donner aux communes un droit de veto sur la construction et l'exploitation de ces équipements sur leur territoire. Agnès Thill (UDI) a dénoncé les "champs d'éoliennes qui ravagent des paysages" et "nuisent à l'attractivité" de certains territoires. Jean-Marie Sermier (LR) a assuré que "le vent tourne" en défaveur des éoliennes.
En face Erwan Balanant (MoDem) a dénoncé les "mensonges" sur les éoliennes en mer, assurant "qu'elles seront très rarement visibles depuis" le rivage. Fabien Lainé, MoDem également, a fustigé un texte "idéologique", basé sur des arguments anti-éoliennes "irrationnels"
"Dans la mesure où nous avons besoin de faire plus d'électricité, nous avons besoin de plus de renouvelable", a plaidé la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, en s'engageant pour que ces éoliennes "soient une chance pour les territoires", notamment en matière d'emploi.
« Carottes et pommes de terre »
"Un tiers des projets ont été refusés, on ne fait pas n'importe quoi", a-t-elle souligné, en accusant la droite d'avancer des chiffres "qui mélangent carottes et pommes de terre".
Les élus de droite ont notamment fait valoir la multiplication des associations et initiatives locales hostiles aux éoliennes, en raison notamment des nuisances : bruit, atteinte au paysage, proximité d'habitations, de sites naturels ou historiques...
Ce débat a coïncidé avec la publication d'un sondage Harris Interactive commandé par l'Agence pour la transition écologique (Ademe) et le ministère de la Transition écologique, montrant que 73% des Français ont une image favorable de l'énergie éolienne, une adhésion encore plus marquée chez ceux vivant à moins de 10 km d'un parc éolien.
Le syndicat des énergies renouvelables de son côté a appelé jeudi à "un débat responsable" sur l'avenir énergétique de la France à l'occasion de la campagne présidentielle, dénonçant des "contre-vérités" portées par des candidats de droite sur les éoliennes.