Washington annonce des nouvelles sanctions contre la Russie

  • AFP
  • parue le

Les nouvelles sanctions américaines contre la Russie, annoncées vendredi en parallèle au sommet du G7 au Japon, frappent Moscou dans tous les secteurs et visent à priver les Russes de soutiens dans la guerre en Ukraine.

"Les mesures prises aujourd'hui permettront de limiter la capacité du (président russe Vladimir) Poutine de poursuivre son invasion barbare (...) et à contourner les sanctions" déjà en place, a déclaré la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué. "Nos efforts collectifs ont permis de priver la Russie d'éléments cruciaux dont elle a besoin pour équiper son armée et de réduire de façon drastique les revenus dont dispose le Kremlin pour financer sa machine de guerre", a-t-elle ajouté.

Concrètement, elles placent "plus de 300" personnes, entreprises, navires et avions, à travers l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie, sur la liste noire des États-Unis, selon des communiqués du département du Trésor et du département d'État. Elles interdisent ainsi les exportations américaines vers 70 entités en Russie et dans d'autres pays.

Les Occidentaux ont empilé des sanctions sans précédent sur la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022, pour l'étrangler économiquement -- en tarissant notamment ses revenus tirés des hydrocarbures -- et désorganiser son industrie de défense.

Washington se promet aussi de peser sur le secteur financier russe ainsi que sur la capacité de la Russie à produire de l'énergie à moyen et long terme, selon les communiqués. Les nouvelles mesures incluent des restrictions sur les exportations de biens essentiels pour la Russie sur le champ de bataille, comme les composants utilisés dans la fabrication des drones de reconnaissance russes Orlan. Elles visent aussi des réseaux en Inde, en Finlande, en Estonie, au Liechtenstein et aux Pays-Bas.

Dans le secteur énergétique, les États-Unis frappent 18 entités y compris dans la construction navale et la recherche et l'exploration énergétique dans l'Arctique russe.

Les États-Unis s'en prennent aussi "aux liens de plus en plus étroits entre la Russie et l'Iran", sanctionnant par exemple la compagnie maritime Khazar Sea Shipping Lines. Selon Washington, la KSSL a effectué 60 passages dans des ports russes au cours de l'année écoulée.

Les sanctions américaines ont pour effet de geler les éventuels avoirs aux États-Unis et interdisent en principe à toute personne ou entreprise de mener des échanges commerciaux avec les entités désignées.

Commentaires

BEE

Au lieu de sanctions vis à vis des Russes, on devrait parler des lois extraterritoriales des USA, qui en fait servent aux USA de contrôler ses alliés.
Le droit américain permet l'extraterritorialité de certains de ses textes juridiques du fait de dispositions l'autorisant expressément.

Les principales lois à portée extraterritoriale sont les suivantes :
le commerce avec les ennemis des États-Unis : Trading with the Enemy Act; (SANCTIONS contre la RUSSIE)
l'embargo contre Cuba : la loi Helms-Burton ;
la lutte contre les États soutenant les groupes terroristes : la loi d'Amato-Kennedy ;
la lutte contre la corruption dans les transactions internationales : le Foreign Corrupt Practices Act ;
la fiscalité : le Foreign Account Tax Compliance Act ;
la lutte contre le terrorisme : le Patriot Act ;
la surveillance comptable et financière et la corruption : la loi Sarbanes-Oxley ;
la surveillance des données du monde entier : le CLOUD Act2 ;
le droit de la concurrence américain.

En 2014, une enquête parlementaire de la Délégation parlementaire au renseignement (DPR) dirigée par Jean-Jacques Urvoas a conclu que les lois extraterritoriales américaines sont un empiétement sur la souveraineté nationale, car elles permettent « un espionnage paré des vertus de la légalité ».
Les entreprises poursuivies par le Département de la Justice régularisent leur situation en acceptant un suivi (monitoring) durant trois ou cinq ans afin de mettre en place un programme de conformité.

La Délégation (DPR) remarque que ces dispositions juridiques font partie de l'arsenal juridique des États-Unis dans le cadre d'une guerre juridique et d'une guerre économique. Elle les qualifie de « puissant instrument de prédation ». La délégation remarque que les poursuites américaines en vertu des lois extraterritoriales sont instrumentalisées dans l'objectif de racheter les entreprises frappées par la loi. Ainsi, Alstom, qui risquait de lourdes amendes, a accepté d'être racheté par son rival General Electric.

Personne en Europe pour s'indigner et réagir à une telle attaque contre les principes démocratiques ?
Sous-prétexte de "stopper" la Russie, on accepte de se laisser asservir davantage ?
On peut comprendre les BRICS qui refusent l'obligation US de sanctionner qui que ce soit.

Ce sujet n'est jamais mis sur la table.

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