Washington a confisqué la cargaison de deux tankers accusés de transporter du brut iranien

  • AFP
  • parue le

Les Etats-Unis ont saisi le chargement de deux pétroliers, soupçonnés d'avoir transporté plus de 700.000 barils de brut iranien en violation de l'embargo américain, selon des documents judiciaires.

Les autorités américaines ont confisqué il y a plusieurs semaines ce pétrole qui, selon elles, est parti en 2020 d'Iran et a ensuite fait l'objet de "transferts et de subterfuges pour dissimuler son origine".

Le dossier judiciaire n'a été rendu public que récemment, après la revente du brut d'une valeur estimée entre 38 et 45 millions de dollars.

Selon ces documents, un tanker iranien visé par des sanctions américaines, le Stark I, a été repeint vers la mi-octobre 2020 pour échapper aux satellites, a chargé du pétrole dans un terminal iranien et est parti en mer.

Au large, il a transféré 733.876 barils de brut à bord du pétrolier M/T Arina, qui navigue sous pavillon du Panama. Les deux cargos avaient coupé leur système de localisation lors de cette manoeuvre, très risquée.

Après plusieurs étapes, l'Arena a transféré en août 2021, au large de Chypre, une partie de cette cargaison, soit 220.793 barils, à bord d'un autre tanker, le M/T Nostos, enregistré au Liberia.

Les Etats-Unis avaient émis en octobre un mandat pour saisir ce pétrole, dont la vente aurait selon eux profité notamment aux Gardiens de la Révolution, que Washington considère comme une organisation terroriste.

La saisie, survenue peu après, a eu lieu discrètement, alors que des négociateurs essaient de ressusciter l'accord sur le nucléaire iranien de 2015.

Conclu par l'Iran d'un côté, et les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l'Allemagne de l'autre, ce pacte était censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions qui asphyxient son économie.

Mais il s'est délité après le retrait en 2018 de Washington qui a rétabli ses sanctions contre l'Iran, dont l'embargo sur le pétrole. En réaction, l'Iran s'est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire.

Les efforts pour le relancer, qui semblaient prêts d'aboutir, ont été suspendus vendredi suite à de nouvelles exigences de Moscou.

Ajouter un commentaire