Co-bénéfices environnementaux et sanitaires de l’action publique

  • Source : Terra Nova

Le think-tank Terra Nova(1) donne la parole, dans une série de contributions baptisée « Coronavirus : regards sur une crise », à des personnes d'horizons variés qui y expriment leurs « réflexions, témoignages et questionnements suscités par la pandémie de Covid-19 ».

Dans la note ci-après publiée le 7 mai, Patrice Geoffron et Benoît Leguet(2) jugent, dans le cadre des plans de relance, « impératif que chaque euro public investi produise le maximum d’effets positifs pour la société, ce qui suppose d’en analyser l’impact économique observable à court et moyen termes mais plus largement, d’intégrer à la sélection des mesures les bénéfices conjoints (c’est-à-dire les « co-bénéfices » dans le jargon des économistes) de l’action publique ». Ils appellent ainsi à identifier les actions « qui offrent des co-bénéfices » en matière d’environnement, d’économie et de santé, pour servir de boussole à l'action publique(3).

Les auteurs soulignent le manque de prise en compte de ces co-bénéfices lors de la sortie de crise de 2008(4). Ils présentent entre autres une « liste ouverte de mesures susceptibles de produire une variété de co-bénéfices » dans le contexte actuel : accélérer la rénovation thermique du parc d’hôpitaux et d’Ehpad pour affronter les épisodes de canicule « sans recours excessif à la climatisation », prioriser la rénovation thermique des logements de ménages souffrant de précarité énergétique et « contenir les problèmes de santé dont ils pâtissent plus fréquemment », encourager le report modal vers le fret ferroviaire en permettant une réduction de la pollution de l’air, etc.(5)

Lire l'étude :
Etude sur les co-bénéfices environnementaux et sanitaires de l'action publique

Sources / Notes

  1. Site de Terra Nova.
  2. Patrice Geoffron est Professeur de sciences économiques à l’Université Paris-Dauphine, PSL. Benoît Leguet est directeur général de l’Institute for Climate Economics (I4CE).
  3. Les auteurs font référence au rapport d’avril 2020 du Haut Conseil pour le Climat qui soulignait l’importance de prendre en compte les co-bénéfices de l’action climatique : « [la relance] doit être verte, pas grise, maximiser les co-bénéfices pour le climat et les écosystèmes, et ne pas verrouiller des trajectoires carbonées. Les synergies entre climat, environnement et santé doivent être renforcées – lutte renforcée contre les pollutions, contre la déforestation importée, amélioration nutritionnelle des régimes alimentaires, évolution des modes de transport ».
  4. Après la crise de 2008, les actions des plans de relance (s’élevant au total à 35 milliards d’euros) étaient au mieux des « opportunités manquées de verdir l’économie ; et au pire défavorables au climat ».
  5. Patrice Geoffron et Benoît Leguet se réfèrent aux travaux de l’I4CE « qui a sélectionné sept secteurs susceptibles de produire des co-bénéfices économiques-environnementaux-sanitaires en faisant l’objet d’une impulsion publique en sortie de crise : la rénovation des logements privés, la rénovation des bâtiments tertiaires (publics et privés), le déploiement des voitures bas-carbone, les infrastructures de transport en commun, les infrastructures ferroviaires, les aménagements cyclables, et la production d’électricité renouvelable ».
    Investir en faveur du climat contribuera à la sortie de crise, I4CE, Hainaut., H., Ledez M., Perrier., Q., Leguet., B., Geoffron, P., avril 2020.

Pour accéder à la cinquantaine de notes publiées par Terra Nova dans le cadre de sa série « Coronavirus : regards sur une crise », cliquez ici.

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