Énergie : retour sur quelques actualités marquantes de l'été et de la rentrée

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Café de la rentrée 2022

Connaissance des Énergies vous souhaite à toutes et à tous une rentrée pleine d'énergie.

Connaissance des Énergies a retenu pour vous une sélection d'informations, dont certaines auraient pu vous échapper au cours des dernières semaines. La rédaction vous souhaite à toutes et à tous une bonne rentrée pleine d’énergie.

Appel à la sobriété énergétique

Fin juin 2022, la Première ministre, Elisabeth Borne, et la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, avaient annoncé un plan « sobriété énergétique », avec pour objectif global de « réduire de 10% la consommation française d’énergie sur les deux prochaines années par rapport à 2019 ». Des réunions thématiques de groupes de travail ont eu lieu cet été sur ce sujet, le secteur public et les entreprises devant être mobilisés de façon prioritaire. Lors du Conseil des ministres de rentrée, Emmanuel Macron a évoqué la « fin de l'abondance » et Elisabeth Borne souhaite appeler à la « mobilisation générale » du secteur privé lors de la Rencontre des entrepreneurs de France du Medef ce 29 août.

Plusieurs mesures de sobriété énergétique phares doivent par ailleurs être mises en œuvre d'ici « la fin de l'été », à savoir l'harmonisation des règles concernant l'extinction des publicités lumineuses (leur extinction entre 1h et 6h du matin est déjà largement répandue mais des différences existent selon la taille des agglomérations) et l'interdiction des portes ouvertes des commerces chauffés ou climatisés. Signalons également que les propriétaires de logements à étiquette énergétique « F » ou « G » (les plus énergivores du diagnostic de performance énergétique) ne peuvent plus augmenter leurs loyers depuis le 24 août.

Hausse record des prix de l'énergie et « bouclier tarifaire »

Les prix de l'énergie atteignent un niveau record en cette rentrée, dans un contexte de fortes tensions et d'indisponibilité de certaines installations de production (seuls 24 des 56 réacteurs du parc nucléaire français fonctionnent actuellement, notamment en raison d'un problème de corrosion). Les prix gros de l'électricité ont notamment dépassé la barre des 1 000 €/MWh le 26 août (en France, pour livraison en 2023), contre environ 85 €/MWh à la même période l'an dernier.

Pour rappel, le gouvernement avait déployé à l'automne 2021 un « bouclier tarifaire » pour protéger les ménages de la flambée des prix de l'énergie. Celui-ci prévoyait un gel du prix du gaz à son niveau d'alors et une augmentation de l'électricité limitée à + 4% en 2022. Devant la hausse record des prix de l'énergie, le gouvernement réfléchit aux alternatives à ce « bouclier tarifaire » très coûteux (pour l'année 2022 : 16 milliards d'euros pour l'électricité et 4,7 milliards pour le gaz au dernier décompte fait en juillet avant la nouvelle flambée des cours). Sans le bouclier tarifaire, les consommateurs de gaz naturel en France ayant un contrat au tarif réglementé d'Engie auraient dû payer 105,1% plus cher au 1er septembre 2022 qu'au 1er octobre 2021 selon la Commission de régulation de l'énergie.

Remise sur les prix des carburants à la pompe prolongée jusqu'à fin 2022

Le Parlement avait voté en juillet la prolongation d'une « aide exceptionnelle à l’acquisition de carburants », dans le cadre d'un paquet de mesures en faveur du pouvoir d'achat. Selon le décret paru au Journal officiel le 23 août, une remise de 30 centimes d'euros par litre TTC (25 centimes par litre hors taxes) sera appliquée aux mois de septembre et octobre 2022 (contre 18 centimes d'euro par litre TTC depuis avril), puis une remise de 10 centimes d'euros est prévue jusqu'à la fin 2022. Une compensation financière est prévue pour les petites stations-service.

Sécheresse : quels impacts ?

L'été 2022 a été marquée par une sécheresse exceptionnelle, suscitant entre autres des interrogations sur les installations de production d'électricité en France (l'hydroélectricité a compté pour 12% du mix électrique en France métropolitaine en 2021). Pour rappel, les rejets d'eau servant à refroidir les centrales nucléaires sont notamment surveillés et encadrés afin de limiter les apports de chaleur dans les cours d’eau. À ce sujet, le gouvernement a rappelé qu'EDF peut ponctuellement demander une dérogation à l’ASN pour que ses centrales puissent continuer à fonctionner malgré tout : les centrales de Bugey, Blayais, Golfech, Saint Alban et Tricastin bénéficient ainsi actuellement d’une dérogation jusqu’au 11 septembre 2022.

En Allemagne, « le bas niveau de l'eau du Rhin signifie que (...) d'importants transports de produits pétroliers, diesel ou fioul de chauffage, ne peuvent pas être assurés normalement », indique l'association professionnelle allemande des industriels de l'énergie et des carburants. Le groupe Uniper a ainsi souligné que ce faible niveau du Rhin pourrait entraîner un « fonctionnement irrégulier » de deux de ses centrales à charbon en septembre, en raison des problèmes d'approvisionnement en combustible. EnBW, qui exploite des installations dans le sud-ouest du pays, a également prévenu que les livraisons de charbon pourraient être limitées.

Craintes autour de la centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine

En Ukraine, la centrale nucléaire de Zaporijjia (la plus grande d'Europe avec 6 réacteurs de 1 000 MW chacun) fait l'objet de nombreuses inquiétudes ces dernières semaines. Kiev et Moscou s'accusent mutuellement de procéder à des bombardements à proximité du site contrôlé par les troupes russes depuis mars 2022. L'exploitant Energoatom a mis en garde le 27 août contre des risques de fuites radioactives et d'incendie après de nouvelles frappes. Une mission de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est actuellement en route pour effectuer une visite d'inspection au sein de la centrale.

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