Comment réduire sa consommation de chauffage ?

Réduire sa consommation de chauffage

Découvrez plus bas notre infographie qui vous aide à réduire votre consommation de chauffage.

Dans leurs logements, les ménages français consacrent aujourd’hui près de 65% de leurs dépenses annuelles d’énergie au poste chauffage pour le chauffage électrique, un peu moins pour fioul et gaz. La réduction de cette consommation et donc de leur facture associée constitue ainsi un enjeu majeur.

Connaissance des Énergies vous restitue ci-dessous les actions prioritaires à mettre en œuvre dans cette optique.

Économies sur sa consommation de chauffage

De nombreuses économies d’énergie dépendent naturellement du comportement au quotidien des consommateurs. Une attitude responsable n’est toutefois pas toujours suffisante pour réduire significativement la consommation de chauffage dans son logement. Pour optimiser son confort en limitant sa consommation, des travaux peuvent être nécessaires.

De plus, la réduction des consommations participe à la protection de l'environnement en diminuant les émissions de gaz à effet de serre.

Températures à respecter en hiver

La température moyenne est actuellement réglée au-dessus de 22°C dans l'Union européenne

19°C en moyenne

La limite de 19°C remonte aux premiers chocs pétroliers.

Il s'agit d'une moyenne : quand on n'est pas là, on baisse à 16-17°C et ce gain peut permettre pendant la soirée d'être plus confortable et de chauffer à 20-21°C - mais pas au-delà. La modulation peut aussi se faire par pièce : 17°C pour une chambre, 22°C pour la salle de bain quand elle est utilisée.

En France, une limite de 19°C en moyenne pour les logements et locaux, notamment d'entreprises, est inscrite dans le Code de l'énergie de 1978. "Supporter 19°C dépend de l'âge, de l'activité, cela dépend aussi de la façon de s'habiller. C'est aussi un esprit de solidarité, pour que tout le monde puisse profiter de l'électricité" dans un contexte contraint, ajoute Céline Laruelle, ingénieure à l'Ademe spécialisée dans les équipements climatiques. Bien entendu, si des personnes âgées ou en bas âge sont hébergées dans le logement, ces recommandations n'ont pas à être appliquées.

Pour les bureaux, on recommande 19°C pour les pièces occupées, 16°C en dehors de période d'occupation et 14°C en week-end.  et les pièces de vie entre 19 et 21 le soir.

Les contrevenants à la règle (logements, entreprises ou établissements) peuvent - en théorie - être sanctionnés d'une amende de 1 500 euros (3 000 € en cas de récidive). Mais aujourd'hui, il est "difficile de savoir" à quelle température moyenne les Français se chauffent. Ce que l'on sait c'est que "des millions de logements sont en précarité énergétique, à 15°C tout l'hiver", note Céline Laruelle de l'ADEME.

Moins 1°C = 7% d'économies

Un degré de chauffage en moins correspond à 7% d'économie d'énergie, selon l'ADEME.

Le chauffage électrique (un tiers des Français) implique une consommation annuelle moyenne de 4 312 kilowattheures (kWh) pour une maison, soit une facture d'environ 750 euros (en tarif régulé). Pour un appartement, c'est 1 719 kWh, soit 300 euros par an. Chaque degré en moins correspond ainsi à une économie d'une vingtaine à une cinquantaine d'euros par an.

En amont, cela correspond à entre 12-15 terawattheures, soit l'équivalent de 12-15 navires méthaniers ou 2 réacteurs nucléaires.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait évoqué cette possibilité la semaine dernière, parmi ses 10 propositions pour réduire rapidement la dépendance de l'Europe au gaz russe.

Minimum 18°C

Dans un rapport de 2018, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estimait que les températures intérieures des logements devaient être "suffisamment élevées pour protéger les résidents des effets nocifs du froid sur la santé". Pour les pays aux climats tempérés ou plus froids, 18°C a été proposé comme la bonne température pendant les saisons froides, excepté pour les personnes vulnérables.

Dans une récente interview, l'historien Renan Viguié soulignait que "le confort thermique est une construction sociale" qui débute au XIXe siècle. "L'élévation de la température de confort, de 15 à 19 voire 20°C, accompagne les Trente Glorieuses (...) Le confort, c'est être en t-shirt à l'intérieur alors qu'il était courant dans les siècles précédents de se couvrir en rentrant chez soi", ajoute l'historien.

En cas d'absence, faut-il baisser ou éteindre son radiateur ?

Que l'on quitte son logement pour quelques heures ou quelques jours, baisser la température de son radiateur d'une poignée de degrés suffit.

  • Si l'on s'absente la journée, on peut baisser le chauffage de 19 à 16°C.
  • Pour plusieurs jours d'absence, on peut descendre à 14°C. Cela permet d'éviter un appel de puissance trop fort à la remise en route.
  • Si l'absence doit se prolonger plusieurs semaines, il est conseillé de mettre ses radiateurs en mode "hors gel", pour éviter au logement de tomber en-dessous de 8°C.

S'il s'agit d'une belle journée d'automne ensoleillée, on peut complètement couper le chauffage avant de le relancer à son retour le soir. Mais s'il fait très froid, alors il faut maintenir ses radiateurs en activité et se contenter de les baisser de quelques degrés, toujours pour éviter un pic de consommation à la remise en route.

Comment bien garder la chaleur ?

Pour améliorer l'efficacité de son chauffage et conserver la chaleur, commencez par fermer les volets et les rideaux épais la nuit. Cela aide à réduire les pertes de chaleur à travers les fenêtres. Pour limiter les infiltrations d'air, vérifiez l'étanchéité des portes et des fenêtres en utilisant des joints d'étanchéité ou des bas de porte pour empêcher l'air froid de pénétrer.

Évitez de placer des meubles ou des rideaux devant les radiateurs, car cela empêche la bonne diffusion de la chaleur dans la pièce. De plus, ne faites pas sécher de linge sur les radiateurs, car cela réduit leur efficacité et peut augmenter l'humidité dans la pièce. 

Assurez-vous de bien ventiler votre logement pour renouveler l'air et éviter l'accumulation d'humidité et de polluants intérieurs. Aérez chaque pièce quotidiennement pendant environ 10 minutes, de préférence le matin. Un air sec est plus rapide à chauffer.

L'inertie thermique du logement entre aussi en compte : plus les matériaux de construction sont lourds et denses (béton, briques pleines, pierre...), plus ils absorbent et stockent la chaleur, et peuvent donc la retransmettre progressivement. Ils mettent du temps à monter en température, mais "gardent longtemps les calories et les restituent sur plusieurs jours, limitant les besoins de chauffage", selon Engie.

Entretien régulier de ses appareils de chauffage

Entretenir soi-même un radiateur électrique

Commencez par le dépoussiérer régulièrement, car la poussière peut entraver la diffusion de la chaleur et réduire l'efficacité de l'appareil.

Débranchez-le avant de nettoyer, puis utilisez un chiffon sec ou légèrement humide pour nettoyer les grilles et les parties visibles. Vérifiez également les connexions électriques et assurez-vous qu'aucun fil n'est endommagé.

Entretenir soi-même un radiateur à eau

Un bon entretien permet de garantir une meilleure circulation de l'eau chaude, optimisant ainsi la consommation de chauffage.

Il est important de purger les radiateurs au moins une fois par an, généralement avant la saison de chauffage. Pour ce faire, ouvrez la valve de purge située en haut du radiateur avec une clé spéciale jusqu'à ce que l'air s'échappe et que de l'eau commence à couler, puis refermez la valve. Cette opération permet d'éliminer l'air emprisonné dans le système, améliorant ainsi l'efficacité du chauffage.

Entretenir soi-même et par un professionnel sa chaudière, pompe à chaleur ou cheminée

Pour entretenir soi-même une chaudière, une pompe à chaleur ou une cheminée, vérifiez régulièrement les filtres et les nettoyer ou les remplacer si nécessaire, et assurez-vous que les évents et conduits ne sont pas obstrués, tant par de la poussière, saleté ou cendres.

Cependant, un entretien annuel par un professionnel est crucial pour ces systèmes. Le technicien vérifiera les composants internes, ajustera les réglages pour une efficacité optimale et détectera d'éventuelles pannes avant qu'elles ne surviennent.

Cet entretien professionnel permet de prolonger la durée de vie de l'appareil, d'améliorer son rendement énergétique et de réduire les risques de pannes coûteuses, ce qui garantit des économies significatives sur les factures de chauffage à long terme.

Thermostats

De manière générale, installer des thermomètres peut être utile : si l'on a froid alors que la température est suffisante, c'est sûrement que la maison est humide ou insuffisamment isolée.

Des robinets thermostatiques peuvent être installés sur les radiateurs à eau pour ajuster la température de chaque pièce.

Un système de régulation et de programmation du chauffage peut permettre de réduire sa facture dédiée jusqu’à hauteur de 15%, estime l'Ademe. Connecté à la chaudière ou au radiateur, il permet de maintenir le logement à température constante. Il existe désormais des thermostats programmables à distance via smartphone. Ils coûtent entre 60 et 250 euros. Une prime Coup de pouce destinée au pilotage connecté du chauffage pièce par pièce, prévue dans le cadre du Plan de sobriété du gouvernement, est en place depuis 2023 en France. Son montant varie en fonction de la superficie chauffée, de 260 euros pour un logement de moins de 35 m2 jusqu'à 624 euros pour 130 m2 et au-delà.

Dans les logements à chauffage collectif, il est possible d'individualiser les frais de chauffage afin de payer des charges au plus juste de sa consommation.

Boitiers d'effacement

RTE a certifié en 2020 le premier agrégateur d'effacement de consommation d'électricité chez les particuliers : Voltalis".

Les particuliers acceptent que leur radiateur électrique soit équipé d'un boîtier installé gratuitement, en échange de la promesse d'une meilleure maîtrise de leur consommation d'énergie. Voltalis peut ensuite baisser le niveau de leur chauffage en quelques secondes si besoin, lors des pics de consommation.

Cette mesure de réduction de la consommation permet de participer à l'équilibrage du système électrique sans avoir forcément à mettre en route rapidement des moyens de production qui sont souvent émetteurs de gaz à effet de serre (charbon, fioul, gaz).

Ces mesures d'effacement représentent au total 1 mégawatt - ce qui est très peu à l'échelle de la France mais peut s'avérer utile car la mesure est "activable en quelques secondes", souligne l'opérateur RTE. "Ce dispositif est un outil de flexibilité essentiel à la gestion du réseau électrique et à la contribution de la transition énergétique".

Jusqu'ici, seuls les industriels étaient sollicités pour baisser leur consommation, ponctuellement et dans des délais de quelques secondes, contre dédommagement financier, notamment lors de pics de demande électrique dans le pays.

Isolation thermique

L'isolation thermique permet de faire des économies de chauffage en réduisant les pertes de chaleur à travers les murs, le toit, les sols, les fenêtres et les portes. En améliorant l'isolation de sa maison, on maintient une température intérieure plus stable, nécessitant ainsi moins d'énergie pour chauffer ou refroidir l'espace. Cela signifie que le système de chauffage fonctionne moins souvent et consomme moins d'énergie, ce qui se traduit directement par une réduction des factures énergétiques.

L’amélioration de l’isolation thermique du logement peut dans certains cas réduire de moitié la consommation finale de chauffage.

De plus, une bonne isolation thermique contribue à un meilleur confort thermique, éliminant les courants d'air froid et les variations de température.

Changement de ses chauffages

Pour les foyers disposant de radiateurs électriques, l’installation d’un système de chauffage plus performant, notamment en optant pour des appareils plus récents, est recommandé.

Pour les foyers disposant de radiateurs à eau, il est utile de prendre en considération l’investissement nécessaire pour chaque système (chaudière électrique ou à bois, pompe à chaleur, panneaux solaires thermiques), sa durée de vie et le coût de l’énergie qui permettra de produire de la chaleur.

Si les radiateurs électriques sont moins onéreux à l'achat qu'un système de chauffage à eau chaude, leur consommation est plus élevée. Aussi, le chauffage à eau chaude constitue un investissement très intéressant sur le long terme, surtout ceux qui utilisent les énergies gratuites de l'air et du soleil, ou l'énergie peu chère qu'est le bois.

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