
(©Courtesy of First Solar)
L’Alliance solaire internationale (ASI ou ISA pour « International Solar Alliance » en anglais) est une initiative lancée par l’Inde et la France lors de la COP21 fin 2015(1) qui vise à « augmenter de manière significative la production d’électricité solaire » dans les 121 pays situés en totalité ou en partie entre les tropiques du Cancer et du Capricorne (des pays en voie de développement pour la grande majorité).
Objectifs
L'Alliance solaire internationale a vocation à constituer une plate-forme de coopération entre les pays développés disposant de technologies solaires avancées et des pays en voie de développement à fort potentiel solaire(2). « Nous ne pourrons plus accepter ce paradoxe que les pays au plus fort potentiel en énergie solaire ne représentent qu'une faible part de la production d'électricité solaire », avait souligné l'ancien président français François Hollande en décembre 2015.
Concrètement, l'objectif initial central de cette Alliance était de mobiliser 1 000 milliards de dollars et de développer 1 TW de capacités solaires d'ici à 2030. Ce déploiement doit intervenir dans 121 pays situés entre les 2 tropiques qui comptaient pour 73% de la population mondiale mais seulement pour 23% des capacités photovoltaïques lors du lancement de l'Alliance solaire internationale fin 2015.
L'Alliance se fixe entre autres pour ambition de réduire les coûts desdites technologies, d'assurer un transfert de technologies et de développer l’innovation et des financements en faveur des pays du Sud. « Nous voulons apporter l'énergie solaire dans nos vies, dans nos maisons en la rendant moins chère, plus fiable, et plus facile à relier au réseau », avait déclaré le Premier ministre indien Narendra Modi lors de la COP21(3).
Pays impliqués et lancement officiel
L’Alliance solaire internationale prévoit de réunir les pays sur une base volontaire et d’associer des organisations multilatérales, le secteur privé(4) et la société civile. Près de 80 pays avaient participé à l’événement de lancement du 30 novembre 2015 à Paris et environ 35 d’entre eux ont assisté aux réunions de pilotage qui ont suivi en janvier 2016 à Abou Dhabi et en avril 2016 à New York. A l'occasion de la COP22 à Marrakech, une vingtaine de pays ont signé en novembre 2016 l'accord-cadre de l'Alliance solaire internationale. Parmi ceux-ci figurent entre autres le Bangladesh, le Brésil ou le Burkina Faso.
En juin 2017, l'Alliance solaire internationale indiquait que 33 pays avaient signé son accord-cadre et que 6 l'avaient ratifié : l'Inde, la France et 4 territoires insulaires (Fidji, Maurice, Nauru, Tuvalu)(5). Il était nécessaire que 15 pays ratifient cet accord-cadre pour qu'il entre en vigueur(6).
En mars 2018, l'Alliance solaire internationale a été officiellement lancée à New Delhi, en présence d'Emmanuel Macron et d'une vingtaine de dirigeants d'Asie, d'Afrique et d'Océanie. « Nous devons lever tous les obstacles et changer d'échelle » pour développer l'énergie solaire, avait affirmé le Président français Macron lors de l'ouverture du sommet de l'ASI, qu'il avait coprésidé avec Narendra Modi. « L'enjeu de cet engagement, c'est d'aller beaucoup plus vite en utilisant l'argent public pour débloquer les investissements des entreprises privées », avait expliqué à cette occasion Rémy Rioux, directeur général de l'Agence française de développement (AFD).
Solar Mamas, un exemple d'actions en faveur du solaire
L'Inde a pu être citée en exemple, avec son objectif annoncé en 2015 de multiplier sa production solaire par 25 en sept ans, pour la porter à 100 gigawatts (GW) en 2022.
En Inde et dans plusieurs pays d'Afrique comme la Côte d'Ivoire, l'un des acteurs symboliques de ce changement est le projet Solar Mamas, qui forme des grand-mères analphabètes à l'installation de panneaux solaires, avec la mission d'électrifier au moins 50 maisons chacune dans leurs villages.
Solar Mamas se concentre sur les grands-mères car « on est sûrs qu'elles ne vont pas partir en ville dès leur formation terminée, mais bien retourner dans leur village et améliorer la vie de leur famille », explique une formatrice. « C'est en éclairant les villages que nous créerons des emplois pour les jeunes qui n'ont qu'une issue, l'immigration », expliquait en 2018 Mahamadou Issoufou, le président du Niger, un pays où « le taux d'électrification n'est que de 12% ».





