2°C : l'objectif de l'accord de Paris « semble hors de portée », pour TotalEnergies

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le
Derrick de pétrole

Un scénario qui permettrait de maintenir la hausse des températures en dessous des 2 degrés en 2100 "semble à l'heure actuelle hors de portée", affirme mardi TotalEnergies dans son rapport annuel sur l'évolution du système énergétique mondial.

La probabilité « diminue », affirme Patrick Pouyanné

Un tel scénario "supposerait une énorme coordination au niveau mondial" et "vu la parcellisation" et "la fracturation géopolitique", cette probabilité "diminue", a ajouté le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, en introduction du rapport, à moins d'une semaine du début de la conférence internationale sur le climat COP30.

Les "tensions et rivalités géopolitiques accrues" rendent également de plus en plus "différenciées" les trajectoires de baisse des émissions de gaz à effet de serre des différentes régions du monde, note TotalEnergies dans son communiqué.

Pour sa 7e édition, le rapport de TotalEnergies examine les perspectives d'évolution du système énergétique mondial selon trois scénarios possibles : "Trends", basé sur la trajectoire actuelle, "Momentum", qui suppose des actions plus "volontaristes", et "Rupture", le seul à respecter la trajectoire des accords de Paris, mais décrit par la firme comme "hors de portée".

Le scénario basé sur la trajectoire actuelle conduit, selon la multinationale, à "une augmentation de la température estimée entre +2,6 et 2,8 degrés d'ici à 2100". Il est le plus pessimiste des trois scénarios présentés mardi. Mais pour Aurélien Hammelle, directeur général Strategy & Sustainability chez TotalEnergies qui a présenté les conclusions du rapport mardi, il s'agit d'un scénario "réaliste avec une légère dose d'optimisme".

Régression par rapport aux prévisions de l'an dernier

Dans ce cas de figure, qui suppose quand même le maintien des "politiques publiques existantes, notamment en Chine et en Europe", ainsi que la poursuite de "développements technologiques", TotalEnergies n'entrevoit pas de pic de la demande de produits pétroliers avant la décennie 2040.

C'est une régression par rapport à l'année dernière : dans son scénario de base, TotalEnergies prédisait en 2024 un pic de la demande de pétrole "plutôt autour de 2035".

Parmi les secteurs dont la demande en pétrole devrait continuer de croître d'ici 2050 figure notamment l'aviation.

Après 2040, "la pénétration des véhicules électriques" sur le marché automobile devrait conduire à "un lent déclin" de la demande de pétrole, pour aboutir à 98 millions de barils par jour en 2050, contre 103 millions aujourd'hui, selon TotalEnergies.

Pour respecter les accords de Paris, et tendre vers un scénario de réchauffement inférieur à 2 degrés d'ici 2100, la demande de pétrole devrait être divisée par presque deux d'ici à 2050, estime TotalEnergies.

Commentaires

GwE
"l'objectif de l'accord de Paris « semble hors de portée », pour TotalEnergies" --> Non, sans blague. Comme globalement rien n'est fait, il n'y a pas tellement de raisons que l'objectif soit atteint. Ce même jour 2 informations "cocasses" : - la nuit prochaine 5 Novembre, il va faire 23°C à 4h du matin à Biarritz! - le nématode du Pin, un parasite mortel pour les Pins des Landes vient d'arriver dans les forêts Landaises. Ce parasite n'a aucun traitement connu. Il est probable qu'il décime la fôret des Landes comme il l'a fait précédemment dans les forêts touchés en Espagne et au Portugal. Bonne soirée :-)
Rochain Serge
Predire que rien ne va se passer de ce que l'on souhaitait en n'ayant, comme tous les autres disposant d'un pouvoir sur le sujet, rien fait pour y parvenir et même, fait en sorte d'aggraver la situation, ne fait état d'aucun pouvoir divinatoir.
Huet Philippe
Cette déclaration du PDG de TotalEnergies laisse rêveur. TotalEnergies n'est -elle pas une partie prenante majeure de la problématique climatique? Qu'a-t-elle fait, jusqu'à ce jour pour que l'objectif de l'accord de Paris soit tenu? Et que compte-t-elle faire maintenant pour infléchir les trajectoires qu'elle juge les plus probables et faire mentir ses projections, qui n'ont de fait rien de surprenant? Sauf le respect qu'on lui doit, on a envie de dire à M Pouyanné : "de qui vous moquez-vous"?
Walt
Qui est responsable ? le dealer ou le consommateur ? On les connais les solutions, c'est très simple, il suffi de ne plus avoir de wc chez soi (siège en céramique cuite à 1200°C pendant 15 heures avec du gaz, tuyaux PVC (pétrole) + tout à l'égout creusé par des pelleteuses (300 l de gasoil / jour), de ne plus partir en vacances à plus de 50 km de chez soi, de ne plus manger de cacahuettes à Paris, de ne pas se chauffer à plus de 14°C l'hiver, d'arrêter de pondre plus de 2 gamins par couple, de ne plus poser de carrelage au sol (cuisson idem wc), plus de tuiles en terre cuite sur le toit (cuisson idem wc), seuls les toits de chaume sont écologiques, plus d'oranges à Paris (il n'y a pas d'oranger à Paris), etc, etc, etc... Ce n'est pas Total le responsable, C'EST NOUS !!! Si on veut savoir ce qu'est la vie sans pétrole et sans charbon il suffi de regarder un tableau peint avant 1730 qui montre la vie quotidienne. Sans charbon / pétrole c'est 4 enfants sur 10 qui meurent avant l'âge de 10 ans, c'est 1 femme sur 2 qui meurent en couche ou d'infection génitale, de grossesse extra-utérine etc. Non, soyons réalistes, ce n'est pas Total le responsable, c'est nous qui ne voulons pas nous défaire de notre confort "pétrole". Et qu'on ne me dise pas qu'il y a des "solutions", genre les éoliennes, le photovoltaïque, le nucléaire, les biocarburants... Jamais, jamais, jamais on ne pourra faire des éoliennes, des panneaux photovolta, des centrales nucléaires... sans pétrole, gaz, charbon. Jamais...
Hélène de La R…
C’est un des arguments classiques de l’inaction climatique et, de fait, l’argument phare des entreprises des énergies fossiles, comme TotalEnergies, qui préfèrent se défausser de leurs responsabilités sur les consommatrices et consommateurs plutôt que de s’engager dans une réelle transition énergétique. Non, TotalEnergies et ses concurrentes ne font pas que répondre à la demande en pétrole et en gaz.
La réalité, c’est qu’elles font tout pour continuer à la booster et pour freiner cette transition. Elles ne sont pas guidées par une volonté altruiste de répondre aux besoins de la population, comme elles tentent de nous le faire croire. Elles font délibérément le choix de prioriser leurs profits en produisant toujours plus d’énergies fossiles, aux dépens de l’environnement, du climat et de notre santé, alors même que la communauté scientifique est claire sur le fait que les gisements actuels sont suffisants.
Depuis un demi-siècle, Total sait que ses activités contribuent au réchauffement climatique. Réaction de la majeure pétrolière ? Détourner les yeux, instiller le doute sur la véracité des données scientifiques afin d’extraire toujours plus de combustibles fossiles, puis retarder toute politique de lutte ambitieuse.
La multinationale a déployé d’immenses efforts pour produire de l’ignorance autour du changement climatique et lutter contre la régulation de ses activités. Des politiques aux conséquences désastreuses : l’extraction annuelle des combustibles fossiles a septuplé au cours des soixante-dix dernières années, et vingt entreprises du secteur des énergies fossiles sont responsables de plus d’un tiers des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde depuis 1965.
D’autant que d’autres solutions existent et peuvent être mises en place dès à présent. Avec ses financements et sa capacité d’innovation, TotalEnergies a toutes les cartes en mains pour prioriser le développement des énergies renouvelables plutôt que de continuer à miser sur la rentabilité du pétrole et du gaz. Le gouvernement doit également jouer son rôle dans la transition énergétique, en proposant une réelle trajectoire de sortie des énergies fossiles qui permettrait de respecter les engagements climatiques pris par la France. Pour ce faire, il est nécessaire que celle-ci repose sur la sobriété. Pour répondre à la demande, nous avons aussi, et surtout, besoin de la réduire, en agissant sur le gaspillage et les absurdités énergétiques comme les panneaux lumineux, les jets privés ou les SUV.
Je rappelle que TotalEnergies vient d’être condamné par la justice. Le 23 octobre, le tribunal judiciaire de Paris a condamné le géant pétrogazier pour avoir “trompé les consommateurs quant à ses engagements climatiques”. Greenwashing, quand tu nous tiens…

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