En Afrique du Sud, faux espoirs et railleries autour des coupures d'électricité

  • AFP
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La bonne nouvelle n'a pas duré : après avoir annoncé samedi la suspension des coupures de courant quasi quotidiennes depuis des mois en Afrique du Sud, la compagnie publique d'électricité Eskom a fait machine arrière, à peine trois heures plus tard, et annoncé la reprise des délestages.

"Les coupures programmées restent suspendues jusqu'à 16h00" (14h00 GMT), heure à partir de laquelle elles reprendront, a indiqué à l'AFP la porte-parole d'Eskom, Daphne Mokwena. La pause aura donc duré ... moins de cinq heures.

L'entreprise publique avait annoncé plus tôt avoir suspendu les coupures de courant depuis 09h40 GMT et "jusqu'à nouvel ordre", se félicitant de capacités de production améliorées et d'une baisse de la demande.

Ce revirement éclair, qui a douché les espoirs de Sud-Africains qui s'étaient demandé sur les réseaux sociaux, à l'annonce de l'éphémère bonne nouvelle, s'ils étaient "en train de rêver", a également provoqué les railleries.

"On connaît le refrain" ou "on a déjà vu le film", ont commenté certains sur Twitter, tandis que d'autres parodiaient les habituels messages d'Eskom annonçant qu'"en raison d'une panne majeure sur les centrales", les plages de délestages seraient allongées.

L'Afrique du Sud est en proie à une profonde crise de l'électricité qui s'est aggravée depuis l'année dernière. La dernière journée sans aucune coupure date de mars. Eskom avait aussi exceptionnellement suspendu les délestages à Noël.

L'entreprise publique, qui fournit la grande majorité de l'électricité du pays, est plombée par un parc de centrales à charbon vétustes et défaillantes. Incapable de produire suffisamment, elle impose des coupures programmées.

Eskom est également rongée par les dettes après des années de mauvaise gestion et de corruption sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018).

Ces délestages coûtent chaque jour à l'économie plus de 50 millions de dollars en perte de production, selon le gouvernement. Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré l'état de catastrophe en février, avant de le lever deux mois plus tard et de nommer un ministre de l'Électricité pour tenter de sortir de la crise.

L'Afrique du Sud tire encore 80% de son électricité du charbon. Un plan d'investissement de 98 milliards de dollars a été approuvé par les pays riches l'an dernier à la COP27 dans le cadre d'un accord pour une "juste transition" vers les énergies propres.

Commentaires

hbsc xris

A lire le livre d'André de Ruyter sur la faillite d'Eskom : "Truth to power". Eskom est purement et simplement ravagée par une corruption impensable menée par des gangs sous la protection et la complicité de l'ANC.
Autre ravage, les lois raciales mises en place par l'ANC pour compenser les préjudices subis par les populations noires dans le passé : il ne s'agit plus seulement de favoriser l'embauche de populations noires à diplôme égal, mais les lois prévoient carrément l'embauche de techniciens noirs moins qualifiés que des techniciens blancs. Et des lois raciales inégalitaires affectent tout le système d'accession à l'emploi en Afrique du Sud. Un choc.

Justin

Du temps de l'apartheid, ~25% des sud africains avaient l'électricité, maintenant c'est ~90% alors que dans le même temps la population a augmenté de 50%

Serge Rochain

Vous êtes clairement un raciste des plus abjects, doublé d'une négationiste, et triplé d'un complotiste !

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