Air Liquide : une nouvelle gouvernance en juin 2022, Benoît Potier proposé pour rester président

  • AFP
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"Continuité et renouveau" dans la gouvernance d'Air Liquide: après d'autres géants du CAC 40, le groupe de gaz industriels a annoncé mercredi la dissociation à partir de juin 2022 des fonctions de directeur général et de président, occupées conjointement par Benoît Potier depuis 2006.

Actuel directeur général adjoint, François Jackow devrait être nommé directeur général et succéder ainsi à M. Potier, 64 ans, dont le mandat de président du conseil d'administration sera proposé au renouvellement en mai 2022, précise le groupe dans un communiqué.

Le conseil d'administration s'est réuni mardi pour examiner le plan de succession à la tête du groupe, sur lequel le comité des nominations et de la gouvernance planchait depuis "plus de deux ans", Benoît Potier s'approchant de l'âge limite (65 ans) pour occuper la fonction de PDG.

François Jackow, 52 ans, qui a rejoint Air Liquide en 1993 et faisait office de favori, supervise notamment les pôles Europe Industries, Europe Santé et Afrique-Moyen-Orient-Inde actuellement.

Dans son communiqué, Air Liquide se réjouit de conserver "le bénéfice de l'expérience réussie de Benoît Potier dans les deux fonctions et de son attachement aux valeurs du groupe qu'il dirige depuis 20 ans et préside depuis 15 ans". Diplômé de CentraleSupélec (Ecole Centrale Paris), M. Potier est entré chez Air Liquide en 1981 comme ingénieur de recherche et développement. Directeur général du groupe à 39 ans, il devient président du directoire en 2001 avant d'être nommé PDG en 2006.

Après l'annonce, l'action Air Liquide progressait vers 11h30 de 0,53% à Paris, à 146,60 euros, dans un marché en hausse de 1,27%, les analystes n'attendant pas de changement majeur dans la stratégie du groupe.

L'homme de l'hydrogène

Sous le mandat de M. Potier, Air Liquide a plus que doublé de taille et sa capitalisation a été multipliée par cinq, précise le groupe, rappelant son positionnement récent sur "des marchés d'avenir" comme la santé, le numérique et la transition énergétique avec l'hydrogène.

"Avec ce changement de gouvernance qui combine continuité et renouveau", le groupe, fondé en 1902 et introduit en Bourse en 1913, entame une nouvelle page de sa longue histoire. Son nouveau plan stratégique "sera présenté en mars 2022", a déclaré Benoît Potier, cité dans le texte.

Air Liquide a bénéficié d'une forte reprise au troisième trimestre, avec un bond de 17,2% de ses ventes portant à 9,4% la hausse du chiffre d'affaires sur les neufs premiers mois de l'année, marqués par de gros investissements dans l'hydrogène et la transition énergétique. Air Liquide prévoit d'investir au total environ 8 milliards d'euros dans l'hydrogène bas carbone d'ici à 2035.

M. Potier copréside avec le patron de l'équipementier automobile Faurecia le Conseil national de l'hydrogène, qui doit assurer la mise en œuvre de la stratégie nationale pour le développement de l'hydrogène décarboné. En 2020, le groupe a aussi bénéficié d'une augmentation de la demande mondiale d'oxygène médical face au Covid-19. Le bénéfice net annuel a atteint 2,4 milliards d'euros, en hausse de 8,6%, alors que le groupe visait un résultat proche de celui de 2019.

D'autres géants du CAC 40 ou groupes industriels français majeurs, comme L'Oréal ou Schneider Electric, ont opéré les mêmes dissociations de fonctions à leur tête. Benoît Bazin, numéro deux de Saint Gobain, est par exemple devenu directeur général en juillet mais Pierre-André de Chalendar, PDG depuis 2010, est resté à la présidence du conseil d'administration.

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