- Connaissance des Énergies avec AFP
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L'usine de retraitement de déchets nucléaires Areva de Beaumont-Hague (Manche) espère passer en 2017 d'une production d'énergie au fioul à une production d'énergie avec des chaudières au bois, a-t-on appris mardi auprès de la société.
La direction a évoqué "une mise en exploitation des chaudières à bois en 2017" lors d'une réunion de la Commission locale d'information (CLI) qui s'est tenue mardi à Beaumont-Hague.
L'usine, qui concentre le plus de matière nucléaire en Europe, avait annoncé ce projet il y a plusieurs années. En 2011, elle pensait sous-traiter la production et la distribution d'énergie sur le site à la société Dalkia et passer en même temps au bois dès 2014.
Mais la justice a annulé le 5 juillet 2011 son projet, estimant que cette externalisation serait "génératrice de risques industriels considérables". Areva a fait appel. La cour d'appel de Paris doit examiner le dossier en janvier.
Selon la décision de la cour, Areva passera au bois par l'intermédiaire ou pas d'une sous-traitance, selon la direction.
Le projet prévoit l'installation de trois chaudières à bois de 21,5 MW, alimentées par 150.000 tonnes de bois par an. Cela lui permettrait, estime l'usine, d'économiser 30% de sa facture énergétique (qui est de 10 millions d'euros par an environ) et de ne plus produire 55.000 tonnes de CO2 par an comme l'usine le fait actuellement avec ses chaudières au fioul. Les 20 camions prévus par jour pour alimenter l'usine en bois produiraient 5.000 tonnes de CO2 par an, selon Areva.
Lors de cette CLI, réunissant élus locaux et dirigeants d'Areva, la conseillère régionale EELV Clara Osadtchy s'est inquiétée de la pollution de l'air qu'entraînerait un passage du fioul au bois de ce site. La combustion du bois ne produit pas de CO2, contrairement au fioul, mais elle émet des particules fines cancérigènes à l'origine de pics de pollution. Or, selon Mme Osadtchy, l'usine est déjà le deuxième plus gros émetteur de particules fines de la région.
Areva La Hague a par ailleurs annoncé avoir commencé depuis août à sous-traiter une partie du nettoyage de son linge "potentiellement contaminé" aux Pays-Bas.
Trois à quatre transports de linge ont ainsi lieu chaque semaine, selon la direction. En 2014, cela passera à "quatre ou cinq" par semaine, soit 500 tonnes de linge par an.
L'usine avait annoncé ce projet en 2012, suscitant l'inquiétude des syndicats qui déploraient la multiplication des transports nucléaires.