Argentine : en campagne, le gouvernement renonce aux taxes sur les carburants

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Le gouvernement argentin a annoncé mercredi renoncer trois mois de plus à prélever les taxes sur les carburants, dans un contexte de bref épisode de pénuries mais aussi d'inflation annuelle à 138%, et de campagne pour le second tour de la présidentielle dans trois semaines.

Ce gel prolongé des taxes, qui normalement devait prendre fin au 1er novembre, signifie que "l'Etat renonce à des ressources pour que l'essence n'augmente pas plus que prévu", a déclaré le ministre de l'Economie Sergio Massa, candidat du bloc gouvernemental (centre-gauche).

En vertu d'un accord avec le secteur pétrolier pour contrôler l'inflation, les prix à la pompe étaient contenus depuis plusieurs mois. Mercredi ils ont augmenté de près de 10% à environ 400 pesos (1,1 dollar) le litre. L'Etat a pour sa part décidé de renoncer à ses taxes jusqu'à février 2024.

Le ministre-candidat Massa, en pleine campagne, a affirmé que "chaque fois que nous devrons renoncer à une taxe pour (...) protéger le porte-monnaie des Argentins, nous le ferons".

Il a aussi poursuivi son bras-de-fer avec les compagnies pétrolières, qu'il avait accusées à demi-mots d'être responsables de pénuries et files d'attente le week-end dernier aux stations-services en privilégiant l'export aux marché intérieur argentin et ses prix régulés, pour essayer d'obtenir une hausse des prix.

"Ils peuvent essayer de forcer une hausse de 20 ou 40%, avec moi ils ne l'auront pas", a-t-il affirmé, en profitant pour dénoncer ses rivaux pour l'élection, dont l'économiste ultralibéral Javier Milei, qui proposent "de libéraliser les prix" ce qui aboutirait selon lui à ce que "l'essence passe à 800 pesos le litre au lieu de 350".

Massa avait menacé en début de semaine de geler les exportations si le marché argentin n'était pas dûment approvisionné par le secteur pétrolier. Il a déclaré mardi que "comme par magie, l'essence est réapparue", et que la situation aux stations-services "se normalise".

Les adversaires de Massa pour l'élection, tant Milei, que la candidate de droite Patricia Bullrich, désormais ralliée à Milei, ont dénoncé à maintes reprises "l'irresponsabilité électoraliste" du "ministre-candidat", qui a multiplié les largesses fiscales ces derniers mois, au risque selon eux de creuser encore un déficit budgétaire chronique.

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Serge Rochain
La corruption commence dans la quête des voix

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