Batteries : Northvolt a besoin de 15 milliards de dollars pour tenir ses objectifs de production

  • AFP
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Le fabricant suédois de batteries électriques Northvolt, qui a déjà levé plusieurs milliards de dollars, estime qu'il aura besoin de "trouver" 15 milliards pour atteindre ses objectifs de production, dans un entretien aux Echos mardi de son PDG Peter Carlsson

"Au total, nous avons maintenant levé près de 6 milliards de dollars, dont 1,6 milliard de dette. Mais nous ne sommes pas au bout du chemin", résume le cofondateur du groupe suédois, grand espoir européen de la production de batteries face à l'américain Tesla et aux groupes chinois.

"On estime que l'investissement nécessaire pour construire une usine intégrée s'élève à 100 millions de dollars par GWh. Pour tenir notre objectif de construire à terme 150 gigawattheures de capacité, il faudra donc trouver 15 milliards de dollars", indique-t-il.

Le groupe suédois a annoncé lundi qu'il projetait, avec le constructeur Volvo, de construire une nouvelle usine de batteries en Europe d'une capacité de 50 GWh par an et un centre de recherche en Suède. Et début juin, il avait annoncé avoir levé près de 3 milliards de dollars pour agrandir sa "giga-usine" actuellement en construction dans le nord de la Suède.

"L'Europe nous a accordé 25 millions d'euros pour de la R&D en Suède, et 200 millions pour notre projet d'installer une usine en Allemagne [repris depuis par Volkswagen, NDLR]. Je suis plutôt contre les subventions sous forme de dons. Je trouve en revanche que l'Europe et les Etats devraient nous aider à réduire les coûts de financement, en apportant leur garantie, par exemple. Cela aiderait vraiment", met en avant Peter Carlsson. Il précise que Northvolt compte "entre 1 700 et 1 800 salariés, notre effectif augmente de 100 personnes chaque mois".

La "guerre des talents" est selon lui "clairement le plus grand challenge de cette industrie. Si vous m'aviez posé la question il y a deux ans, j'aurais plutôt cité le financement, mais aujourd'hui, les financiers ont cessé de se demander si la voiture électrique allait vraiment décoller".

Le patron de Northvolt estime ainsi que "trouver de bons professionnels, qui ont de l'expérience dans le design des batteries ou l'industrialisation, est de plus en plus difficile. Les compétences sont d'autant plus rares que cette industrie n'existe pas en Europe". "Il faut aussi garder nos talents: l'un de nos premiers salariés, un ingénieur japonais, nous a quittés pour devenir directeur du développement de la start-up française Verkor!", détaille-t-il.

Commentaires

Christian Médard

Le loup serait dans la bergerie. Le groupe Volvo est détenu par le chinois Geely,

Michel

et pendant ce temps Renault s'associe à une société chinoise pour faire ses batteries à Douai. Il y aurait il 2 loups ?

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