BCE: il faut ralentir le rythme des hausses de taux, prône un haut responsable

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Après avoir agressivement remonté ses taux depuis juillet, la Banque centrale européenne (BCE) devrait désormais procéder "par petites étapes" pour lutter contre l'inflation sans trop freiner l'activité économique, a prôné jeudi un haut responsable de l'institution.

"Depuis juillet, nous avons augmenté les taux de 3 points de pourcentage" face à une inflation qui a culminé à plus de 10% en octobre, mais désormais "c'est l'étendue et la durée de la politique monétaire restrictive qui importent", a déclaré Fabio Panetta, membre du directoire de la BCE, lors d'un discours à Londres.

En d'autres termes, la BCE serait bien inspirée de "lisser" les hausses de taux directeurs à venir, "c'est-à-dire en progressant par petites étapes", a expliqué M. Panetta, qui compte parmi les "colombes" du conseil des gouverneurs de la BCE, favorables à une politique monétaire souple qui soutient l'économie.

Leur voix est actuellement minoritaire face aux "faucons" siégeant au même conseil, qui plaident pour de nouvelles hausses de taux significatives dans les mois à venir afin de gagner le pari contre l'inflation élevée.

La présidente de la BCE Christine Lagarde a réaffirmé mercredi l'intention de l'institution monétaire de relever ses taux de 0,5 point de pourcentage en mars, comme annoncé à l'issue de sa dernière réunion de février.

M. Panetta omet lui de faire ce rappel, ce qui pourrait suggérer qu'un incrément moins élevé en mars, de 25 points de base par exemple, lui conviendrait mieux, surtout que l'inflation a reculé grâce à la baisse des prix de l'énergie.

Si le but est bien de ramener l'inflation à l'objectif de 2%, le fait de limiter les hausses de taux futures "nous permettra de le faire à un coût minimal pour l'économie et l'emploi, réduisant ainsi le risque que nous resserrions trop".

Les pires scénarios de récession semblant s'éloigner pour la zone euro, comme le croit la Commission européenne, "il faut maintenant prendre en compte le risque de trop serrer" la vis monétaire, selon M. Panetta.

Après de nombreuses années de faible croissance, le risque d'un relèvement excessif du coût du crédit serait de "faire basculer l'économie dans une récession à grande échelle", a-t-il prévenu.

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