Berline à hydrogène: la start-up française Hopium dévoile son prototype

  • AFP
  • parue le

La start-up française Hopium a présenté jeudi un prototype de sa berline à hydrogène, la "Machina", a constaté un photographe de l'AFP.

Dirigée par le jeune pilote Olivier Lombard, Hopium compte commercialiser fin 2025 cette berline de luxe qui promet une autonomie de 1.000 kilomètres pour une puissance de 500 chevaux.

"Le prototype a pu être évalué et perfectionné au travers d'essais sur banc et sur piste", a indiqué la société dans un communiqué. "Avec une vitesse d'une capacité de 200 km/h, cette version test frise déjà les performances promises par l'Hopium Machina dans sa version définitive".

"On veut ouvrir une voie vers l'hydrogène", a souligné Olivier Lombard auprès de l'AFP. Après avoir participé au développement de voitures de compétition propulsées avec ce gaz, il se porte "garant de la sécurité de ces systèmes".

Sa société, qui compte une trentaine de collaborateurs, a levé pour le moment 7,3 millions d'euros auprès d'investisseurs privés, selon son fondateur.

Hopium a profité de cette annonce pour ouvrir son carnet de commandes et a promis "un nouveau rendez-vous" pour le premier trimestre 2022.

L'hydrogène utilisé comme carburant présente pour avantage de n'émettre que de la vapeur d'eau, ce qui en fait une piste importante pour remplacer les hydrocarbures, intégrée dans de nombreux plans de relance à travers le monde.

Mais il est encore coûteux à produire, une production qui en outre nécessite aujourd'hui l'emploi de sources d'énergies fossiles et émettrices de gaz à effet de serre.

Seuls Toyota et Hyundai proposent déjà des voitures propulsées par une pile à combustible, qui recharge une batterie électrique avec un moteur à hydrogène.

D'autres constructeurs misent d'abord sur le développement de cette énergie pour remplacer le diesel dans les camions et fourgons, dans lesquels les gros réservoirs d'hydrogène se logent mieux.

Hopium travaille sur "la compacité du système, situé à l'avant du véhicule", a indiqué Olivier Lombard. L'entrepreneur compte également sur un "développement rapide" des stations de recharge au cours des prochaines années, alors qu'on n'en compte pour l'instant que quelques dizaines en Europe.

tsz/tsq/eb

Commentaires

BEE

pas de suggestions concernant le problème du danger de la distribution d'hydrogène ?

Ravon

Bonjour,
Pas plus que cela. Certes, terriblement inflammable mais moins détonnant que l'essence. Les difficultés résident déjà dans la taille de la molécule qui est difficile à emprisonner à l'échelle industrielle. Elle traverse par exemple le PeHD des tuyaux de gaz habituels. Il convient de les renforcer. Elle diffuse aussi aux joints et c'est une technicité que de les réaliser. Plusieurs voitures roulent à l'H2. Mercedes et BMW ont été assez loin avec des parcs de 50 véhicules sous test et sous crash test. Un des moyens étaient de réaliser des réservoirs avec une mousse métallique dont les pores adsorbe l'H2. En cas de déchirure du réservoir la fuite de gaz est contenue par la vitesse de désorption plus lente que la fuite brutale. Un projet d'envergure nationale confidentiel a pointé le bout de son nez en 1985 . Il s'agissait de stocker en cavité saline de l'H2 issu de l'hydrolyse de l'eau avec l'électricité des 30GW des centrales en sommeil l'été. Projet avorté car le lobby pétrolier a réagi, gouvernement faible avec absence d'ingénieurs visionnaires ( cela ne change pas) , difficultés techniques certaines , maitrise insuffisante des matériaux...

Corinne Brunn

Ravon dit juste mais de grands progrès sont faits avec la maîtrise de production de contenants à hydrogène comprimé entre 350 et 750 bars avec, solidité, étanchéité, résistance à la corrosion de type III ou type IV et toujours en étude de perfectionnement ainsi que l'étanchéité des joints. Les taxis Hype en France circulent déjà à l'hydrogène. La problème est le coût de production de l'H2 ( encore à 96% par vaporéformage à partir d'hydrocarbures, surtout méthane) qui revient à environ 15 euros/ kg à la pompe ( réservoirs de 5kg.d'H2 permettant une autonomie de 500km. avec recharge en 3 minutes.) Mais en utilisant tous les procédés énergétiques d'EnR que nous avons , éoliennes, fermes photovoltaïques, barrages, et réacteurs nucléaires et en les couplant avec des électrolyseurs de vapeur d'eau à forte température et pression , d'autant que maintenant on dispose de sels liquides caloporteurs pouvant conserver la chaleur à 300° pendant plus de 15 heures, on peut stocker l'hydrogène pour régulariser les intermittences et les irrégularités de production électrique et aussi le stocker comme carburant pour moteurs thermiques ou pour moteurs électriques en l'utilisant comme vecteur d'énergie de la pile à combustible. L'Allemagne prévoit de devenir le premier producteur d'hydrogène vert mondial en 2025 grâce à ses 31000 éoliennes dont 1500 éoliennes en mer. Nous devons parallèlement étendre notre réseau de bornes d'approvisionnement d'H2 dans les station- services, sachant que l'installation d'une borne coûte environ 1 million d'euros.

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