Biogaz : le gouvernement évoque la baisse des subventions et réfléchit à des soutiens extra-budgétaires

  • AFP
  • parue le

La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a défendu lundi la réduction du soutien budgétaire à la filière biogaz, tout en assurant aux professionnels que d'autres formes de soutien étaient à l'étude.

"Oui les subventions publiques ont été et sont au rendez-vous de l'aventure du biogaz : depuis 2011 l'État achète le biogaz à un prix 5 à 10 fois supérieur à celui du gaz fossile pour permettre à cette filière d'émerger", a-t-elle déclaré lors du congrès annuel du gaz organisé par les professionnels du secteur. "Mais ce soutien doit aussi savoir évoluer avec la croissance et la maturité de la filière", a-t-elle poursuivi.

"Cette baisse était annoncée et connue de tous depuis 18 mois", elle "a été concertée et a pris en compte les données de coûts communiquées par la filière", a insisté la ministre. Elle répondait directement aux inquiétudes et aux critiques exprimées par les professionnels. Le président de l'Association française du gaz (AFG) Patrick Corbin avait juste auparavant déploré "l'avenir incertain" de la filière. "Nous ne sommes pas insensibles aux problématiques budgétaire de l'État mais nous souhaitons vraiment que les atouts de cette énergie soient réellement pris en compte", avait-il déclaré en ouverture du congrès.

Les pouvoirs publics ont notamment un projet de revue du tarif d'achat du biométhane injecté dans les réseaux de gaz naturel, suscitant l'inquiétude de la filière méthanisation. "Nous devons également réfléchir à des mécanismes de soutien extra-budgétaires", a toutefois avancé la ministre.

Elle a ainsi cité le dispositif "Méthaneuf", "une piste intéressante que j'ai demandé à mes services d'approfondir". "Il s'agit de faire payer aux constructions neuves une part de soutien au biométhane", a-t-elle expliqué. Mme Pompili a aussi cité un nouvel appel à projets pour "développer des démonstrateurs de solutions pour la compétitivité de la filière méthanisation". Il doit bénéficier d'une enveloppe de plus de 20 millions d'euros de l'Ademe, l'Agence de la transition écologique.

Le secteur gazier s'inquiète en outre beaucoup de la future nouvelle réglementation environnementale pour les bâtiments neufs, dite "RE 2020", qu'il accuse de favoriser l'électricité. "Les consultations sont encore en cours" et "je peux avoir certaines convergences sur des points que vous avez soulignés mais il est encore trop tôt pour en parler", a indiqué Mme Pompili.

Commentaires

Serge Rochain

Mauvais coup porté à un des rares ENR indépendant des conditions météorologique et à ce titre supplétif tout désigné aux défaillances des ENR tributaire des conditions climatiques. Quel que soit le prix de ce biogaz CO2 neutre, la facture annuelle de 11 mois d'électricité ENR variable au prix moyen de 55€/MWh + 1 mois au prix biogaz même payé cher (hypothèse faite d'un mois entier par an sans vent ni Soleil, bien que cela ne se soit jamais vu) sera toujours moins élevé que 12 mois au tarif nucléaire EPR à 110€/MWh.

Marc Diedisheim

Cher Monsieur Rochain, quelle est la source de votre hypothèse de 55 euros par MWh ? Bien cordialement.

Serge Rochain

Je ne sais pas à laquelle de mes hypothèses vous faites allusions à propos de ces 55€ le MWh de biogaz alors soyez plus précis et je rechercherais le document sur lequel je m'appuyais.
Mais aujourd'hui ce prix se situe entre 80 et 100€. Mais dans un document que j'ai à porté de main les projections parlent de 75€ en 2023 et 60e en 2028.... mais avant de passe de 1,2% aux 8,4% nécessaire pour que le biogaz puise assurer dans tous les cas la compensation nécessaire aux déficiences des ENR variables pour raisons météorologiques nous nous projetons bien au delà de 2028 à mon avis. Je pense qu'il nous faut au moins 20 ans pour atteindre le 100% ENR, et à condition déjà de le vouloir, ce qui est loin d'être le cas..... mais, le cas échéant, le nucléaire tiendra bien 20 ans de plus.

Zamur

La ministre a dit: depuis 2011 l'État achète le biogaz à un prix 5 à 10 fois supérieur à celui du gaz fossile pour permettre à cette filière d'émerger. Eh oui, je comprends que les malins se sont engouffré dans cette occasion en or.

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