- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le groupe BDR Thermea, acteur majeur dans le secteur du chauffage, a annoncé ce 20 mai un projet de réorganisation prévoyant la suppression de près de 370 emplois en France. Cette décision intervient dans un contexte marqué par des pertes financières importantes et une conjoncture difficile pour le secteur du chauffage, en particulier sur le marché des pompes à chaleur.
Un contexte industriel et économique en pleine mutation
Fondé en 2009(1), BDR Thermea compte environ 7 000 salariés à travers le monde et une présence dans plus de 100 pays. Le groupe, dont le siège social est basé à Apeldoorn (Pays-Bas), figure parmi les leaders européens des solutions de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire.
Depuis plusieurs années, l’industrie du chauffage fait face à une évolution rapide des réglementations environnementales — notamment avec la trajectoire européenne de réduction des émissions de CO2 et l’objectif d’abandon progressif des chaudières traditionnelles au profit d’équipements plus vertueux comme les pompes à chaleur.
BDR Thermea souligne ainsi que « les solutions de chauffage traditionnelles ont progressivement perdu en attractivité ou été interdites au fil des évolutions réglementaires » mais constate aussi que le marché des pompes à chaleur, pourtant promis à une forte croissance, n’a pas répondu aux attentes récentes. Selon l’European Heat Pump Association (EHPA), le marché européen a connu en 2023 sa première baisse des ventes en 10 ans, avec un recul de 5% (principalement en Allemagne, en France et en Finlande).
Plan de réorganisation et impact social
Le projet annoncé par BDR Thermea prévoit une concentration de son outil industriel sur « un nombre de sites plus restreint », pouvant conduire à « la cessation progressive de la production en France au cours des deux prochaines années » et à la suppression d’environ 370 postes « au cours des prochains mois et jusqu'à mi-2027 ». Le groupe affirme qu’« un processus officiel d’information-consultation avec les instances représentatives du personnel va officiellement démarrer afin de trouver des solutions adaptées pour chacun des collaborateurs qui pourraient être concernés ».
L'entreprise envisage également à terme la cession de deux sites de production de radiateurs : La-Chartre-sur-le-Loir, dans la Sarthe, et Augustfehn, en Allemagne. BDR Thermea précise que la recherche d’acquéreurs a déjà débuté pour ces deux établissements.
Perspectives
BDR Thermea soulève que la transition vers les pompes à chaleur, intensifiée depuis 2020, « ne progresse pas aussi vite que prévu », en partie à cause de la volatilité des aides publiques, d’un contexte économique défavorable, et de la concurrence accrue de nouveaux entrants asiatiques.
Alors que les annonces de BDR Thermea suscitent l’inquiétude des salariés et des acteurs locaux, le groupe affirme qu’il souhaite « préserver autant que possible l’emploi et les compétences », tout en reconnaissant la nécessité de « s’adapter à un marché en profonde transformation ».
La prochaine étape consistera dans l’ouverture des discussions officielles avec les représentants du personnel. Les choix réalisés à l’issue de ce processus seront déterminants tant pour le devenir industriel du groupe en France que pour son positionnement sur le marché européen du chauffage.
Sources / Notes
- BDR Thermea est le fruit de la la fusion des entreprises Baxi (Royaume-Uni) et Remeha (Pays-Bas) et De Dietrich Thermique.
Précisons ici que le groupe De Dietrich, acteur industriel indépendant, leader mondial pour la conception et la fourniture de systèmes, d'équipements de procédé et de solutions destinés aux industries pharmaceutique, agroalimentaire, de la chimie verte et de la chimie, nous a précisé à la suite de la publication de cette dépêche que « BDR Thermea n'appartient pas au groupe De Dietrich et n’en a jamais fait partie ».
