Conférence Climat: pour Engie (ex-DGF Suez), "il faut un prix élevé du CO2"

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Le groupe Engie (ex-GDF-Suez), géant mondial du gaz et de l'électricité, est favorable à un "coût du CO2 élevé" car "il faut que le coût de la pollution soit élevé" pour contrecarrer le réchauffement climatique, a assuré jeudi Isabelle Kocher, directrice générale déléguée en charge des opérations du groupe.

Cette déclaration intervient alors que 250 chefs d'entreprise du monde entier sont réunis depuis mercredi à Paris pour discuter réchauffement climatique et convaincre les responsables politiques qu'ils ont des solutions avant la grande conférence climat de décembre, la COP21.

"Il faut un prix élevé du CO2. Il le faut partout. Il le faut en Europe, il le faut dans le monde", a estimé Isabelle Kocher, interrogée sur la chaîne d'information LCI. "Il faut que le coût de la pollution soit élevé", a-t-elle expliqué. Selon Mme Kocher, un coût élevé du CO2 serait "une manière de transformer la compétition entre les différents types d'énergie" et de "pousser les pays à aller beaucoup plus vite vers les énergies renouvelables".

Dans un rapport, deux ONG - Oxfam France et Les Amis de la Terre - ont dénoncé mardi "les pratiques climaticides" de l'énergéticien français, mais aussi de l'électricien EDF, les accusant de vouloir construire de nouveaux projets de centrales à charbon. EDF et Engie détiennent au total "46 centrales à charbon sur quasiment tous les continents" qui "émettent chaque année plus de 151 millions de tonnes de CO2, soit près de la moitié des émissions de la France, l'équivalent des émissions du Vietnam et environ cent fois les émissions du Togo", selon le rapport.

Interpellé par une représentante des Amis de la Terre lors de l'assemblée générale d'Engie fin avril, le PDG du groupe, Gérard Mestrallet, avait répondu que le groupe n'avait "aucune centrale à charbon" en Afrique du Sud et "pas de projet de centrale à charbon en Pologne". Engie, qui a changé de nom fin avril, est engagé depuis plusieurs mois dans une profonde transformation, dans un contexte de consommation d'électricité et de gaz atone en Europe. L'an dernier, le groupe avait assuré vouloir devenir le "leader de la transition énergétique en Europe".

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