Consultation énergie : des conclusions pour inspirer les élus

  • AFP
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Plus de transparence, de concertation, d'organisation: telles sont des demandes ressortant d'une consultation nationale sur l'avenir énergétique de la France, dont les conclusions ont été remises jeudi au gouvernement.

Cette "concertation sur le mix énergétique" s'est tenue d'octobre à février, avec douze réunions régionales, 31 000 contributions postées sur une plateforme dédiée, et un "forum des jeunesses".

Remis à la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher et au porte-parole du gouvernement et ministre du Renouveau démocratique Olivier Véran, le bilan sera livré à la réflexion des parlementaires, chargés de voter dans les mois à venir la loi de programmation énergie et climat.

L'événement a été organisé par le gouvernement, qui a suivi des préconisations d'organisation de la Commission nationale du débat public (CNDP), l'autorité indépendante habituellement chargée de ce type de projet.

"Nos recommandations ont été reprises, et la concertation a été très riche, avec une masse énorme d'idées, même s'il aurait pu y avoir un effort supplémentaire sur la médiatisation", souligne Ilaria Casillo, vice-présidente de la CNDP et une des quatre garantes de ce débat.

Le public participant a émis "des messages très clairs" sur l'énergie, relève Mme Casillo.

Les participants se sont globalement dits prêts à plus d'efforts individuels de sobriété (chauffage, transports...), tout en demandant une réflexion collective: sur le sens du travail, l'alimentation, le tourisme...

"Ils attendent qu'on aborde ces sujets, qu'on organise ces débats", et aussi que l'Etat, les collectivités et les entreprises agissent, dans l'aménagement du territoire, la construction et la rénovation des bâtiments, la réindustrialisation... Ils veulent "un New deal" de l'aménagement, des déplacements..., dit Ilaria Casillo.

Sur la production, "le public s'accorde sur la nécessité d'une planification précise, pour sortir de la dépendance aux énergies fossiles, et tendre vers des formes d'autonomie énergétique" y compris au niveau de l'individu, note le texte.

Mais pour planifier l'essor des renouvelables, cela ne se fera que dans un esprit d'écoute et de partage, notent les participants.

Sur le nucléaire, ils demandent "plus de transparence", sur la soutenabilité financière, la responsabilité technique, etc. "La question de la transparence et de l'organisation du contrôle est revenue souvent," note la garante du débat.

Globalement, "le débat demeure sur le lien entre l'électricité d'origine nucléaire et renouvelable: s'agit-il d'un rapport de complémentarité ou d'exclusion?".

Agnès Pannier-Runacher a salué "une réussite en terme de participation". "Je retiens une vraie adhésion au sujet sobriété (...) un besoin d'organisation et de planification sur les énergies renouvelables, de transparence, de sécurité et de débat sur le nucléaire", a-t-elle ajouté.

Cela "nous conforte dans nos choix, de sobriété, sur la rénovation thermique, où l'enjeu de justice social est présent, sur la planification des énergies renouvelables avec l'élu local pivot de la décision", a-t-elle dit, relevant le "besoin des Français d'être parties prenantes des politiques publiques".

Le gouvernement s'est engagé à une réponse écrite "dans les prochaines semaines".

En point d'orgue à la consultation, la ministre a notamment reçu lundi une soixantaine d'étudiants qui avaient participé au débat.

Dans les positions différentes, "on retrouve les différents scénarios (énergétiques), ça ne tranche pas le débat mais cela nous guide, on s'en inspire et surtout on revient vers eux en disant voilà ce qu'on retient, ce qu'on prend", a dit Olivier Véran, soulignant la volonté gouvernementale de solliciter les opinions "pour que chacun puisse se sentir utile".

Les parlementaires disposeront en outre d'ici avril de la synthèse du débat public sur les projets d'EPR d'EDF. Celui-ci a cependant tourné court, ses organisateurs le jugeant impossible quand Elysée et Sénat s'activent déjà pour relancer l'atome.

Commentaires

Jean FLUCHERE

Mme Jouanno se moque du monde. Elle a eu à peine 2000 réponses sur son site et elle pense que c'est la tendance générale des Français.

Lebleu

Faut arrêter l’ARENG qui est une catastrophe pour les citoyens français , hormis les financiers

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