- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
Un comité de l'ONU souhaite que la Somalie ouvre une enquête pour corruption sur une société pétrolière britannique après que ses experts eurent découvert des paiements suspects à des fonctionnaires somaliens.
Dans un rapport de 28 pages, les experts du Comité chargé de surveiller l'application des sanctions internationales contre la Somalie recensent 14 employés du ministère somalien du Pétrole qui auraient reçu des pots-de-vin allant de 1 600 à 36 000 dollars de la part de Soma Oil and Gas.
Cette société britannique a obtenu un lucratif contrat en 2013 pour prospecter, puis pour exploiter, 12 gisements offshore au centre et au sud du pays. Dans leur rapport, que l'AFP a pu consulter, les experts disent "avoir eu des preuves démontrant que la Soma a effectué des paiements réguliers depuis juin 2014 à des fonctionnaires du ministère du Pétrole et des Ressources minérales, dont certains avaient joué un rôle décisif dans l'obtention par la société du contrat initial et dans la négociation des accords suivants".
Toujours selon ce rapport, un avocat canadien, J. Jay Park, qui travaillait comme conseiller juridique auprès du ministère, aurait aussi reçu près de 500 000 dollars de la Soma. Dans un projet de lettre, le président du Comité des sanctions, l'ambassadeur vénézuélien Rafael Ramirez, demande que les autorités somaliennes "enquêtent rapidement et engagent des poursuites si nécessaire contre les individus et les entités qui se seraient rendus coupables de détournement de fonds publics, en violation du régime de sanctions imposé à la Somalie".
Le comité réclame aussi la création d'une autorité indépendante de régulation du secteur pétrolier en Somalie. Les 15 pays membres du Conseil de sécurité, dont dépend le Comité, ont jusqu'au 10 août pour émettre éventuellement des objections à ce projet de lettre.
Soma Oil and Gas, une compagnie privée dirigée par Lord Michael Howard, ancien dirigeant du parti conservateur, a démenti lundi ces accusations, les qualifiant de "diffamatoires". Le Serious Fraud Office (SFO), l'office britannique de lutte contre la délinquance financière, a déclaré vendredi avoir ouvert une enquête criminelle sur Soma à la suite des accusations de corruption en Somalie.