Débit du Rhône : EDF a dû baisser la puissance d'un réacteur nucléaire de sa centrale de Saint-Alban

  • AFP
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EDF a dû baisser la production sur l'un des réacteurs nucléaires de sa centrale de Saint-Alban (Isère) en raison d'un trop faible débit du Rhône, alors que la sécheresse menace la France, a-t-on appris lundi auprès de l'entreprise.

La puissance de l'un des deux réacteurs de 1 300 MW de la centrale (le numéro 1) a été baissée à 260 MW "durant cinq heures" samedi et "des baisses ponctuelles (...) ont également été réalisées pendant quelques heures" dimanche et lundi, a indiqué le service de presse de l'entreprise à l'AFP. Cela afin de "respecter la réglementation relative aux rejets thermiques en raison du débit du Rhône". "Ces manœuvres sont réalisées en accord avec le gestionnaire du réseau national d'électricité et n'ont aucune conséquence sur la sûreté des installations", a souligné EDF, précisant que le réacteur n°2 de la centrale a continué à pleine puissance.

Les réacteurs nucléaires pompent de l'eau dans les cours d'eau ou les mers pour leur refroidissement, et rejettent de l'eau réchauffée, rejets soumis à des limites de température pour préserver la biodiversité aquatique. La France est actuellement menacée de subir une grave sécheresse, après un printemps particulièrement chaud et sec et avant un été probablement également chaud et sec, selon Météo France.

En avril, la dernière synthèse de la situation sur le bassin hydrologique Rhône Méditerranée du service d'information Eau France relevait que "le déficit de précipitation enregistré ces derniers mois entraîne des écoulements globaux déficitaires sur l'ensemble du bassin".

Début mai, en pleine vague de chaleur précoce, une baisse de puissance similaire avait été effectuée pour quelques heures sur un réacteur de la centrale du Blayais (Gironde), en bord de Garonne. Il arrive à EDF de réduire la puissance de ses réacteurs - voire de les arrêter - pour préserver la température des cours d'eau, mais ces mesures étaient habituellement prises lors des épisodes de canicule estivale.

EDF en relativise la portée, soulignant qu'en France, les pertes de production pour cause de températures élevées de cours d'eau ont représenté 0,3% de la production nucléaire annuelle depuis 2000.

Mais à l'heure où le président Emmanuel Macron entend relancer la filière, ces événements ont été pointés par les adversaires du nucléaire, à l'instar de Jean-Luc Mélenchon, qui y a vu la remise en cause de l'argument selon lequel l'énergie nucléaire serait plus régulière que les renouvelables.

Commentaires

sirius

Alors que les glaciers fondent dans les Alpes est-il bien raisonnable d'envisager de nouveaux réacteurs sur le Rhône ?

Schricke

à Sirius:
Je ne vois pas comment le réchauffement (relativement faible) d'un fleuve, bien en AVAL des glaciers qui l'alimentent en partie, mais très EN AMONT, pourrait avoir la moindre influence sur la fonte desdits glaciers ! (Cela nous ramène, un peu, à la fable "le loup et l'agneau" de La Fontaine !... Non ?)

Jean FLUCHERE

Tous les nouveaux réacteurs seront refroidis par air avec des tours aéroréfrigérantes comme à Cruas.

Thierry BRETIN

Le nucléaire serait-il devenu une production d'énergie intermittente ? Mince qu’elles vont être les arguments des antiéoliennes ?
Question: Quel sera le surcoût pour la construction de tours aéroréfrigérantes quand on sait que l'échange thermique est bien inférieur au refroidissement grâce à l'eau?

Schricke

Mr Bretin;
Vous me manquiez !
"Haro sur le baudet", donc, comme d'habitude ! Vous ne ratez pas cette belle occasion d'enfoncer un peu plus encore le nucléaire !...
La France serait "très en retard", en ce qui concerne sa production d'électricité "renouvelable" !... Bien ! Mais quand je regarde le bilan carbone de TOUS les pays qui feraient mieux que nous, dans ce domaine, je constate que la France reste de loin, l'un des pays les mieux placés en "intensité carbone", avec, aujourd'hui même, 60g/Mwh, contre, par exemple, 248 g pour l'Allemagne (4fois plus !) 268 pour la G.B., 122 pour l'Espagne129 pour la Suisse165 pour les pays-Bas, tous des grands "champions" des ENRi !... J'oublie la Pologne, avec ses 564 g !...(Plombée par ses centrales charbon)
Alors, qui sont vraiment les "bons élèves" ?
Et, malgré tous les obstacles accumulés sur son chemin, le nucléaire français a encore produit, aujourd'hui-même, plus de 60% de nos besoins en électricité, à un coût défiant toute concurrence !
En matière de "production intermittente, on a vu pire ! Non ?
Cordialement.

Schricke

Je trouve assez curieux que le problème de réchauffement de l'eau des fleuves servant au refroidissement des centrales thermiques, ne soit évoqué QUE pour les centrales nucléaires, alors que le problème est exactement identique pour toutes les centrales thermiques "classiques" !... (Charbon, Fuel, Gaz).
Je me demande pourquoi la presse (et surtout les ennemis compulsifs du nucléaire !...) stigmatisent ainsi uniquement les centrales nucléaires !... Peut-être pour "aider" un peu Mr Mélenchon à vendre sa "salade" ?
Le même Mélenchon qui s'en prend si souvent à l'objectivité des médias !...

Vlady

@Schricke : vous avez raison , le problème se pose pour TOUTES les centrale thermiques ! Il est plus important pour les CN car plus puissantes que les centrales aux combustibles carbonés , de plus le rendement des CN est deux fois inférieur à celui des centrales à gaz à cycles combinés -- TGV -- : 30 % contre 60 % .....

ThB

M Schricke, encore une fois vous nous servez le % de production électrique des centrales nucléaires. Pour être tout à fait rigoureux dans votre analyse, vous devriez nous donner aussi le chiffre des investissements de notre pays dans cette manière de produire l'énergie dont nous avons besoin depuis 50 ans.
J'ai bien peur que les investissements nécessaires à la production globale d'énergie représentent pour le nucléaire beaucoup plus de 60% (n'oubliez pas dans ce chiffre la provision nécessaire pour le retraitement des déchets et le coût d'une armée opérationnelle proche des pays producteurs d'uranium afin de sécuriser notre approvisionnement).

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