Décarbonation de l'industrie: TotalEnergies et Air Liquide accroissent leur coopération dans l'hydrogène aux Pays-Bas

  • AFP
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Les deux géants français du pétrole et des gaz industriels TotalEnergies et Air Liquide ont annoncé mardi un accroissement de leur coopération dans l'hydrogène propre aux Pays-Bas afin de décarboner l'industrie lourde pétro-chimique.

Ils prévoient la construction de deux électrolyseurs de 200 et 250 megawatts près de Rotterdam et à Zeeland, pour produire de l'hydrogène destiné notamment à décarboner des plateformes pétro-chimiques ou raffineries de TotalEnergies situées aux Pays-Bas et en Belgique.

Les deux projets, qui ont reçu ou demandé des aides européennes et nationales au titre de la décarbonation de l'industrie, représentent un investissement combiné de "plus d'un milliard d'euros" a souligné Air Liquide dans un communiqué.

Les groupes pétroliers utilisent de l'hydrogène dans le processus de fabrication des carburants. Jusqu'à présent, il s'agissait d'hydrogène dit "gris", dont le processus de fabrication à partir de méthane est fortement émetteur de gaz à effet de serre, ce qui réchauffe le climat.

D'ici 2030, TotalEnergies s'est engagé à remplacer tout l'hydrogène gris consommé par ses plateformes européennes par de l'hydrogène "vert" ou décarboné, issu de l'électrolyse de l'eau, un procédé très peu émetteur de CO2.

Les deux industriels collaborent déjà en France pour alimenter en hydrogène décarboné la raffinerie TotalEnergies de Normandie, et les bioraffineries de Grandpuits et La Mède, a souligné Vincent Stoquart, responsable de la division Raffinage-Chimie de TotalEnergies dans un communiqué.

Au total, le groupe pétrolier français a ainsi sécurisé ou contractualisé plus de 170.000 tonnes d'hydrogène vert ou décarboné par an sur des contrats long terme, avec Air Liquide, mais aussi avec son concurrent américain Air Products.

Son but est de réduire ses émissions de CO2 "d'environ trois millions de tonnes par an d'ici 2030".

En juillet, le pétrolier avait rappelé son objectif global de réduction de 40% de ses émissions nettes de gaz à effet de serre liées directement à ses activités pétrolières et gazières (scope 1 et 2) en 2030 par rapport à 2015.

S'ils sont menés à terme, les deux électrolyseurs permettraient d'éviter de 450.000 à 500.000 tonnes d'émissions d'équivalent CO2 par an provenant des raffineries de TotalEnergies en Belgique et aux Pays-Bas et d'autres industriels de la zone, selon les deux groupes.

Le premier, baptisé ELYgator à Maasvlakte près de Rotterdam, d'une capacité de 200 MW, pourrait produire 23.000 tonnes d'hydrogène par an, dont 15.000 réservées à la plateforme TotalEnergies d'Anvers (Belgique). Il devrait fonctionner à partir de "fin 2027".

Il fonctionnerait grâce à de l'électricité verte venant du parc éolien offshore OranjeWind, développé par TotalEnergies (50%) et l'Allemand RWE (50%), et grâce à des contrats d'achat d'énergie renouvelable à long terme (PPA) conclus avec le Suédois Vattenfall en provenance du parc éolien Hollandse Kust Zuid au large des côtes néerlandaises.

Le deuxième électrolyseur, un "investissement global de l'ordre de 600 millions d'euros" selon TotalEnergies, est encore en projet et dans l'attente de ses autorisations et de sa décision finale d'investissement. Il fait aussi l'objet de "demandes de soutien au titre des programmes de subvention européens et nationaux".

Sa construction serait permise par la création d'une nouvelle coentreprise Air Liquide/TotalEnergies annoncée mardi également, à parts égales.

Lui aussi alimenté par le champs éolien offshore OranjeWind, il produirait "jusqu'à 30.000 tonnes d'hydrogène par an" à partir de 2029, essentiellement pour la raffinerie de Zeeland.

Pour les deux projets, Air Liquide s'appuiera sur des électrolyseurs fabriqués par sa coentreprise avec l'Allemand Siemens Energy.

im/jum/LyS

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