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Les maires de plusieurs villes françaises et des ONG ont demandé mardi au groupe pétrolier Total d'agir pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, faute de quoi ils pourraient l'attaquer en justice.
Arcueil, Bayonne, Bègles, Correns, Grande-Synthe, Grenoble, La Possession à La Réunion, Mouans-Sartoux, Nanterre, Saint-Yvon, Sevran, Vitry-le-François, avec la collectivité territoriale de l'Est-ensemble Grand Paris sont à l'origine de cette démarche. Elles font valoir qu'elles "souffrent déjà des effets du réchauffement climatique", dans un communiqué. Ces collectivités sont soutenues par les associations Notre affaire à tous, ZEA, Sherpa et les Eco Maires.
Les émissions de gaz à effet de serre de la multinationale française "représentent à elles seules plus des deux tiers de l'ensemble des émissions de la France", font valoir ces collectivités et ces associations. Elles se basent sur un rapport publié par l'ONG britannique CDP, qui mène une campagne annuelle sur les émissions de gaz à effet de serre des entreprises.
Selon les données de CDP, les émissions de gaz à effet de serre de Total ont atteint 311 mégatonnes équivalent CO2 en 2015, comparé à 463 Mt eq.CO2 pour la France. Le chiffre pour Total correspond à son activité en propre et celles liées à l'usage des énergies fossiles qu'elle produit, selon une porte-parole des ONG.
Depuis 2017, la loi française oblige les multinationales françaises à établir un plan de vigilance chez leurs sous-traitants ou fournisseurs à l'étranger.
Dans un courrier envoyé au PDG de Total, Patrick Pouyanné, ces collectivités et ONG réclament que le plan de vigilance de Total prenne en compte "la réalité des impacts de (ses) activités et les risques d'atteintes grave au système climatique qu'elles induisent".
Total doit "se conformer à l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C afin de prévenir un emballement du système climatique", selon le communiqué. "Si Total ne corrige pas son plan de vigilance 2019, une action en justice avec mise en demeure pourrait être engagée."
Cette démarche s'inscrit dans un contexte de multiplication de plaintes déposées concernant le climat. En octobre, la justice néerlandaise a ordonné à l'État de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d'au moins 25% d'ici à 2020. En mai, une dizaine de familles ont saisi la justice européenne pour que l'UE réduise davantage ses émissions de CO2.