- Connaissance des Énergies avec AFP
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TotalEnergies et Daniel Kretinsky vont s'allier dans la production d'électricité en Europe de l'Ouest via une coentreprise et une opération d'échange d'actions par laquelle le milliardaire tchèque va prendre une participation significative au capital du géant des hydrocarbures.
La major pétrolière va acquérir 50% d'un portefeuille d'actifs de production flexible d'électricité (centrales à gaz et à biomasse, batteries) appartenant à Energetický a prumyslový holding (EPH), dont le magnat de l'énergie, des médias et de la distribution, est l'actionnaire majoritaire.
L'opération est valorisée à 5,1 milliards d'euros, indique le groupe français dans un communiqué lundi, ce qui "représente environ 4,1% du capital social de TotalEnergies".
Cela "fera d'EPH l'un des premiers actionnaires de la compagnie à l'issue de l'opération", ajoute-t-il.
La coentreprise détenue à 50/50 par TotalEnergies et EPH aura la charge de la gestion industrielle des actifs et du développement du portefeuille, tandis que chacune des deux entreprises commercialisera sa part de production.
Daniel Kretinsky est le président du conseil d'administration d'EPH, valorisée à 10,6 milliards d'euros dans cette opération.
"Nous sommes heureux d'accueillir un nouvel actionnaire européen de long terme pleinement convaincu par la stratégie de transition mise en oeuvre par TotalEnergies", a déclaré Patrick Pouyanné, son PDG, dans un communiqué.
"Nous sommes convaincus que ce partenariat créera une valeur durable pour nos actionnaires", a-t-il ajouté.
"Nous sommes très intéressés à devenir un actionnaire de référence de TotalEnergies sur le long terme", a complété Daniel Kretinsky. "Nous sommes enthousiastes à l'idée de créer une coentreprise qui s'impose déjà comme un acteur majeur de la production d'électricité flexible en Europe", a-t-il dit.
Concrètement, EPH recevra l'équivalent de 5,1 milliards d'euros en actions TotalEnergies via l'émission de 95,4 millions d'actions, sur la base d'un prix égal à la moyenne pondérée par les volumes des cours des vingt séances de bourse ayant précédé le 16 novembre (date de signature), soit 53,94 euros par action.
- Une opération profitable -
L'opération devrait être bouclée d'ici la fin du premier semestre 2026, peut-être mai ou juin, a indiqué Patrick Pouyanné lors d'une conférence d'analystes.
Elle doit permettre à TotalEnergies d'être "très bien positionnée pour répondre à la demande croissante des data-centers (centres de données, ndlr) en Europe", explique la major pétrolière.
Cette opération de croissance conduit le géant des hydrocarbures à réduire d'un milliard de dollars sa prévision d'investissements nets sur la période 2026-2030, dans une fourchette de 14 à 16 milliards, précise-t-il.
Concrètement, il intègre cette opération qui se fait par échange d'actions dans sa stratégie d'investissements, ce qui lui permet d'adapter ses prévisions d'investissements sur la période.
Le géant français maintient toutefois son objectif de 100-120 TWh de génération électrique à horizon 2030.
TotalEnergies avait abaissé fin septembre ses prévisions d'investissements nets autour de 16 milliards de dollars en 2026 et 15-17 milliards de dollars par an sur 2027-30, en baisse d'1 milliard de dollars par an par rapport à la précédente prévision.
La transaction porte sur un portefeuille de plus de 14 gigawatt (GW) de capacité brute d'actifs de production flexible, en opération ou en construction, comprenant principalement des centrales à gaz, à biomasse et des batteries.
Ces capacités se situent en Italie, au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Irlande et en France.
Elles représentent une production nette annuelle de 15 térawattheures (TWh) croissant à 20 TWh en 2030, et un portefeuille de 5 GW de projets en développement, précise le groupe français.
Cette opération est "immédiatement relutive" (qui améliore le bénéfice par action, ndlr) pour les actionnaires de TotalEnergies, souligne ce dernier.
Il estime qu'au cours des cinq prochaines années, il sera en mesure d'accroitre sa trésorerie disponible d'environ 750 millions de dollars en moyenne par an, "couvrant très largement la charge de dividendes relative aux actions nouvellement émises".
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