- Connaissance des Énergies avec AFP
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La Turquie a appelé la Russie et l'Ukraine à "laisser les infrastructures énergétiques en dehors de la guerre", après des attaques ukrainiennes contre un terminal pétrolier russe et des navires de la "flotte fantôme" utilisée par Moscou pour contourner les sanctions occidentales.
Ankara a convoqué dans la foulée les ambassadeurs russe et ukrainien, a déclaré jeudi à l'AFP une source au ministère turc des Affaires étrangères.
"Nous avons convoqué les émissaires russe et ukrainien afin de leur faire part de nos préoccupations", a dit à l'AFP une source du ministère des Affaires étrangères.
"Nous disons à toutes les parties, en Russie et en Ukraine : laissez les infrastructures énergétiques en dehors de cette guerre, car cela a un fort impact sur le quotidien des populations", avait expliqué mercredi le ministre turc de l'Energie Alparslan Bayraktar devant des journalistes.
Citant les attaques russes et ukrainiennes contre les infrastructures du camp ennemi, le ministre turc a jugé nécessaire de "maintenir les flux énergétiques ininterrompus en mer Noire, dans nos détroits, ainsi que dans les oléoducs", avertissant que toute perturbation aurait des répercussions sur les marchés mondiaux.
- "Escalade inquiétante" -
L'Ukraine, où la Russie a déclenché une vaste offensive en février 2022, a lancé la semaine dernière des drones navals contre un important terminal pétrolier russe et deux pétroliers liés à Moscou, à quelques dizaines de milles nautiques seulement des côtes turques en mer Noire.
Le Kremlin accuse en outre l'Ukraine d'avoir visé dans ces mêmes eaux cette semaine un troisième navire, battant pavillon russe et chargé d'huile de tournesol, ce que Kiev dément.
Dénonçant des actes de "piraterie", le président russe Vladimir Poutine a menacé mardi de "couper l'Ukraine de la mer", son homologue turc Recep Tayyip Erdogan déplorant une "escalade inquiétante".
Jeudi, une source au sein du ministère turc de la Défense a affirmé qu'Ankara oeuvrait "contre les menaces maritimes liées à la guerre" en Ukraine, sans donner davantage de précisions.
Interrogé par ailleurs sur des propos du président américain Donald Trump, qui a appelé fin septembre la Turquie à ne plus acheter de pétrole russe, le ministre turc de l'Energie a souligné que la Russie était un "un fournisseur très fiable".
M. Bayraktar a précisé que ce pays avait assuré en 2024 40% environ de l'approvisionnement en gaz de la Turquie, contre 60% certaines années.
"La sécurité d'approvisionnement est notre priorité numéro un", a martelé le ministre turc, affirmant toutefois que la Turquie "ne souhaite pas dépendre d'un seul pays ou d'une seule entreprise".
"Nous avons besoin de gaz russe, de gaz iranien, de gaz azerbaïdjanais et de nombreuses autres sources", a ajouté le ministre, rappelant qu'Ankara et Moscou sont en discussions pour prolonger un contrat gazier qui expire le 31 décembre.