En Angola, le PDG du groupe pétrolier Sonangol limogé après une nouvelle pénurie de carburant

  • AFP
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Le président angolais Joao Lourenço a limogé le PDG et une partie de la direction de la compagnie pétrolière nationale Sonangol, après plusieurs jours d'une grave pénurie d'essence qui paralyse le deuxième producteur africain de brut.

Dans un décret rendu public mercredi soir, M. Lourenço a annoncé que Carlos Saturnino, l'actuel patron du groupe, avait été remercié et remplacé par Gaspar Martins, déjà au conseil d'administration de la Sonangol. Le décret présidentiel ne précise pas les motifs de la sanction infligée à M. Saturnino, mais elle intervient alors que le pays est affecté depuis plusieurs jours par de graves pénuries d'essence.

Dans la capitale Luanda, la plupart des stations-service étaient encore assiégées jeudi par des centaines d'automobilistes en quête de quelques litres de carburant. Cette pénurie a provoqué des coupures d'électricité dans plusieurs provinces du pays et fait grimper les prix des carburants à la pompe. A Luanda, certaines stations-service ont quadruplé leurs tarifs, a constaté un journaliste de l'AFP.

Deuxième producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne derrière le Nigéria, l'Angola est toutefois obligé d'importer plus des trois quarts de ses produits raffinés faute de capacités de raffinage suffisante pour le marché locale.

Lundi, Sonangol avait attribué ses difficultés d'approvisionnement à un manque de devises étrangères nécessaires pour acheter ces produits importés, ainsi qu'à la forte dette contractée auprès d'elle par les entreprises publiques. Le lendemain, le chef de l'État avait déploré publiquement, dans un communiqué, le "manque de dialogue" entre la Sonangol et l'Etat, à l'issue d'une réunion avec le groupe pétrolier.

L'Angola est régulièrement affecté par des pénuries d'essence, témoins de la grave crise économique et financière qu'il traverse depuis la chute des prix du brut en 2014. M. Saturnino avait été nommé PDG de la Sonangol quelques mois après l'élection de Joao Lourenço en septembre 2017, après le limogeage spectaculaire d'Isabel dos Santos, la fille de son prédécesseur Jose Eduardo dos Santos.

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