Le géant italien Enel porte ses capacités renouvelables installées dans le monde à 49 gigawatts en 2020

  • AFP
  • parue le

Le géant italien de l'énergie Enel a annoncé vendredi avoir porté sa capacité d'énergies renouvelables mondiales à 49 gigawatts en 2020, l'augmentant de 3,1 gigawatts en dépit de la crise sanitaire, un nouveau record annuel pour la compagnie.

"Enel Green Power a réussi à dépasser son propre record" établi en 2019, "malgré l'environnement difficile compte tenu de la pandémie de Covid-19", a commenté Salvatore Bernabei, patron de cette filiale d'Enel spécialisée dans les énergies renouvelables. Cette augmentation des capacités de 2,5% permettra d'éviter l'émission annuelle de 6,86 millions de tonnes de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, selon les calculs d'Enel Green Power, qui revendique la place de numéro un mondial des opérateurs privés dans le secteur des énergies renouvelables.

"Nous allons certainement connaître une croissance aux États-Unis", mais aussi en Europe, surtout en Italie, Espagne et Roumanie, ainsi qu'en Amérique du sud et en Asie, a déclaré M. Bernabei à la presse.

Interrogé sur le retour des États-Unis dans l'accord de Paris sur le climat, il a estimé que c'était "un signal fort" de la part du nouveau président Joe Biden. L'arrivée de M. Biden "contribuera à accélérer" le développement des énergies renouvelables, "même si le processus ne s'est jamais vraiment arrêté ces dernières années" aux États-Unis, malgré "les approches différentes" des présidents successifs. "Les perspectives s'améliorent, il y aura plus d'opportunités" pour les acteurs du secteur des énergies renouvelables, a-t-il ajouté.

Enel, l'un des premiers géants de l'énergie à avoir pris ce virage éco-durable, s'est engagé en octobre 2020 à réduire de 80% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport au niveau de 2017, augmentant ainsi son objectif fixé jusqu'alors à 70%.

Enel Green Power, sa filiale active dans le domaine de l'énergie éolienne, solaire, hydroélectrique, vise une capacité d'énergies renouvelables de 145 gigawatts en 2030. Enel avait annoncé en novembre son intention d'accélérer ses investissements dans les énergies renouvelables, avec près de 17 milliards d'euros injectés d'ici 2023.

Le groupe avait également précisé que la fermeture de ses centrales à charbon dans le monde, prévue en 2030, serait anticipée à 2027. "La plupart de nos centrales à charbon en Italie seront fermées dès 2025", a indiqué M. Bernabei vendredi. Depuis 2017, la capacité cumulée des centrales à charbon d'Enel a été réduite de 7 gigawatts à 8,9 gigawatts.

Commentaires

Schricke

Cet article parle de "capacités" en gigawatts (qui est une unité de puissance !). Je pense qu'il vaudrait mieux parler d'énergie (en mégawattheures), car cette confusion peut conduire à des interprétations erronées.
Cette "confusion" est souvent utilisée par les lobbys des ENRi pour tenter de dissimuler un indice de performance qui reste de l'ordre de 20 %, par rapport à la puissance disponible, ce qui reste une des faiblesses incontournable des ENRi, qui doivent avoir recours à des productions plus "classiques" (centrales thermiques à gaz), pour compenser les "trous dans la raquette"... comme en Allemagne !... avec des conséquences indésirables sur la production de CO² !

Europe

Le lobby des énergies polluantes: pétrole et nucléaire (hors 4ème génération et fusion qui sont beaucoup plus propres) est beaucoup plus fort.
Seulement rappeller que les réserves mondiales pour le pétrole et le gaz sont de 50-60 ans et pour l´uranium 235 de 100 ans +/-.
Investir dans ces énergies aujourd´hui n´a donc aucun sens.
ENEL a trés bien compris que le futur est dans les ENRI dont le coût de construction baisse trés rapidement et dont le coût d´exploitation est faible et diminue également.

Motte

Le nucléaire n'est une énergie sale que si l'on se base sur les déchets radioactifs dangereux, qui représentent un volume négligeable au vu des services que cette énergie rend.
Pour le reste, c'est la deuxième énergie la moins carbonnée qui existe (derrière l'hydroélectricité et très loin devant les "ENR")
Le coût de construction des PV est très bas parce qu'on les importent de Chine (bonjour le bilan carbone), et le coût d'exploitation des "ENR" est aujourd'hui faible parce qu'on a pas installé les capacités de stockage qui permettrait de faire passer ces énergies d'"intermittentes" à "pilotables" (normal : on peut encore compter sur les centrales thermiques pour combler les trous et s'arrêter lorsque trop de production sur le réseau : quid dans un monde où elles n'existeraient plus ?)

Tout ça sans compter qu'une centrale thermique/nucléaire a une durée de vie de 60 ans contre 20 ans pour les "ENR"
Le lobby nucléaire est tellement puissant que Angela Merkel (de formation scientifique) a décidé de fermer toutes les centrales nucléaires parce que un accident est survenu à Fukushima, qui s'est pris le deuxième plus gros séisme jamais enregistré par l'homme + le tsunami qui s'en est suivi en pleine face. Vous avez dit lobby ?

Schricke

Les réserves d'U235 que vous citez correspondent à la consommation des centrales actuelles de 2ème te 3ème génération. Si on extrapole en 4ème génération (surgénérateurs), ces réserves sont multipliées par 10 (au moins), et si on envisage la fusion (ce n'est pas pour demain, c'est vrai !), les réserves dépassent très largement le prochain millénaire. Si, enfin, on récupère l'U 235 de l'uranium appauvri, dont nous avons des stocks importants, nos réserves restent très importantes ! Donc, votre réflexion prétendant qu'investir dans le nucléaire n'a aucun sens n'a,, effectivement aucun sens ! Et si ENEL "a bien compris que le futur est dans les ENRi, cet opérateur ne nous a toujours pas expliqué comment, dans l'état actuel des techniques, on compense "les trous dans la raquette" très importants que ne couvrent pas ces énergies intermittentes.
Par ailleurs, si le coût de construction des ENRi baisse rapidement (à condition "d'oublier" les sources pilotables complémentaires !), le coût du Mwh reste encore durablement plus élevé que le Mwh d'origine nucléaire ! Sinon, pourquoi faudrait-il encore le subventionner aussi largement ? Comparez notre situation, à ce sujet, avec celle de l'Allemagne ! C'est édifiant ! Je précise que je suis un particulier, très éloigné de tout "lobby", mais qui, simplement, essaie de rester objectif !

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