- Connaissance des Énergies avec AFP
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Les salariés de l'énergie devraient obtenir, comme les fonctionnaires, une simple compensation de la hausse de la CSG via une revalorisation de la grille de rémunération du secteur, où aucun accord n'a par ailleurs été conclu sur une hausse collective de salaires, a-t-on appris jeudi de sources syndicales.
Ces deux sujets étaient à l'ordre du jour d'une réunion de la commission paritaire de la branche des industries électriques et gazières (IEG, 160 entreprises dont EDF, Engie, Enedis...).
A cette occasion, la CGT Mines-Energie, première organisation du secteur, avait appelé à un mouvement de grève pour une "réelle répartition des richesses créées par les travailleurs", qui s'est traduit par des baisses de charge et des coupures sur le réseau, selon la fédération.
Dans ce secteur à statut, où les salariés ne cotisent pas à l'assurance-chômage mais versent, comme les fonctionnaires, une contribution de solidarité de 1% et où ils dépendent d'une caisse d'assurance maladie spécifique, la hausse de 1,7 point de la contribution sociale généralisée (CSG) au 1er janvier équivaut, en l'absence de toute mesure, à une perte de pouvoir d'achat.
"Le principe d'une compensation" a été discuté mais la négociation "n'a pas abouti" pour l'instant, a indiqué à l'AFP Vincent Rodet, délégué fédéral CFDT. Elle passerait par "des mesures de grille", a précisé la CGT.
La revalorisation de la grille de rémunération proposée serait étalée sur trois ans - un délai jugé trop long par les organisations syndicales (CGT, CFDT, CFE-CGC, FO) - et une prime temporaire compenserait en attendant sa "pleine montée en charge", a expliqué M. Rodet. Une autre réunion est prévue lundi.
Quant à l'augmentation collective des salaires, la CGT juge que la proposition d'une hausse de 0,2% pour 2018 est une "véritable provocation", après le gel en 2017 du salaire national de base du secteur. La grille dans les IEG est indexée sur sa valeur.
Il s'agit de la "sixième année où il n'y a pas d'accord" dans la branche, a regretté le représentant CFDT.
En début d'année, les salariés de l'énergie s'étaient mobilisés à plusieurs reprises contre le gel du salaire de base.
La CGT, qui a fait part d'une "mobilisation importante" jeudi avec un total de 4.800 mégawatts de baisse de charge sur les sites de production et de nombreuses coupures sur le réseau, doit examiner quelles suites elle va donner à son mouvement.
Chez RTE, où les salariés se mobilisaient aussi contre un projet de la direction remettant en cause le système de classification/rémunération de la branche, des lignes à très haute tension ont été "coupées, entraînant des ruptures d'alimentation" sur plusieurs sites industriels, selon Francis Casanova (CGT).
Il a cité notamment les sites d'EADS-Astrium et ArianeGroup près de Bordeaux, la cimenterie Lafarge à Toulouse et l'usine Legrand à Limoges. Plusieurs dizaines de milliers de foyers ont aussi été touchés à Bordeaux et Nantes.
A Boulogne-Billancourt, entre 120 et 200 grévistes, rassemblés près d'un transformateur, ont procédé à des "coupures ciblées" de bâtiments, touchant notamment TF1 et Canal+, mais sans impact connu sur les programmes.
TF1 a confirmé à l'AFP des coupures de courant à son siège jeudi matin mais précisé que des générateurs de secours avaient immédiatement pris le relais. "Notre diffusion n'a absolument pas été impactée", a déclaré une porte-parole s'exprimant pour TF1 et LCI.
Contactée, une porte-parole du gestionnaire du réseau de distribution d'électricité Enedis a indiqué que le courant avait été rétabli peu avant 16H00 à TF1 et Canal+.