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La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher a appelé à éviter les "postures dogmatiques" et à "ne pas opposer les technologies entre elles", lundi à l'Assemblée en ouverture des débats sur le projet de loi dédié aux énergies renouvelables.
"La France est le seul pays de l'Union européenne à ne pas avoir atteint ses objectifs en matière d'énergies renouvelables", a souligné la ministre. "Il nous faut donc rattraper ce retard et, pour cela, ne pas se tromper de combat. (...) Le seul combat qu'il convient de mener, c'est celui des énergies décarbonées contre les énergies fossiles".
"Dans ce combat, nous pouvons toujours perdre notre temps à opposer les technologies entre elles. Mais, à la fin, ce seront toujours les Français qui paieront le prix de ces postures dogmatiques", a-t-elle pointé du doigt, en plaidant pour l'articulation des énergies renouvelables et du nucléaire, sur lequel un autre projet de loi est attendu dans les mois qui viennent.
"À nous, responsables politiques, de construire la meilleure combinaison de ces énergies pour bâtir le futur de notre système énergétique. À nous aussi de dépasser les clivages en nous inscrivant dans les pas du l'appel de Johannesburg lancé par Jacques Chirac, du Grenelle de l'Environnement conduit par Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo ou de l'Accord de Paris sur le climat porté par François Hollande et Laurent Fabius", a listé Agnès Pannier-Runacher, appelant au "compromis" et à la "co-construction".
"Nul besoin d'étendre nos discussions sur la relance de la production nucléaire, nous aurons l'occasion d'échanger sur ce sujet au début de l'année prochaine", lors d'un prochain projet de loi, a également plaidé Henri Alfandari (Horizons), l'un des rapporteurs.
La ministre a également assuré vouloir mettre les "territoires et les collectivités au centre des décisions", alors que les députés LR réclament un "droit de veto" des maires contre les projets éoliens et solaires.
L'exécutif compte en outre réintroduire un article supprimé en commission visant à réduire les procédures contre les projets renouvelables. Mais le gouvernement "ne sacrifiera pas la biodiversité au profit du climat", a-t-elle souligné à propos de l'une des craintes des écologistes.
Sur la question du "partage de la valeur", Agnès Pannier-Runacher a indiqué avoir entendu les "inquiétudes" concernant "le dispositif initial de réduction directe sur les factures des riverains" d'éoliennes.
Le gouvernement portera "plusieurs amendements permettant aux collectivités de soutenir leurs habitants et soutiendra les amendements portés par le groupe socialiste qui ciblent les ménages en précarité énergétique", a-t-elle annoncé.