- Connaissance des Énergies avec AFP
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La numéro deux d'Engie (ex-GDF Suez), Isabelle Kocher, va devenir la seule dirigeante d'un groupe du CAC 40 en endossant la fonction de directrice générale du géant français de l'énergie, un changement de gouvernance qui doit être formellement acté mardi soir par le conseil d'administration.
Préalable à cette intronisation, le mandat d'administratrice de Mme Kocher, 49 ans, a été renouvelé pour quatre ans à la quasi-unanimité mardi, lors de l'assemblée générale des actionnaires du groupe détenu à environ 33% par l'Etat. "C'est une étape majeure dans la vie de notre groupe, elle sera la seule femme DG d'un groupe du CAC 40", a déclaré le PDG Gérard Mestrallet, qui sera prolongé pour deux ans comme président non exécutif du groupe à la faveur d'une dissociation des fonctions de gouvernance et d'une modification de la limite d'âge.
"Elle a occupé tous les postes nécessaires à son parcours. Elle a démontré dans chacun de ces postes qu'elle avait toutes les qualités requises et l'expérience réunie pour désormais prendre les rênes du groupe", a-t-il ajouté. "Elle devient la patronne et je lui fais toute confiance".
Ancienne directrice financière d'Engie avant d'être nommée directrice générale déléguée en charge des opérations en octobre 2014, cette ingénieure du Corps des mines de 49 ans deviendra la première dirigeante d'une entreprise du CAC 40 depuis la nomination de l'américaine Patricia Russo à la tête d'Alcatel-Lucent en 2006.
Aucune autre femme n'occupe actuellement une telle fonction opérationnelle dans un milieu encore très masculin: Sophie Bellon a pris la tête de Sodexo début 2016, succédant à son père Pierre Bellon, mais elle préside seulement le conseil de surveillance de l'entreprise de services.
Isabelle Kocher devra notamment piloter le virage stratégique engagé par Engie pour s'adapter à un secteur énergétique en pleine mutation, avec la chute des prix de marché, l'essor des énergies renouvelables et de la numérisation, qui entraînent la décentralisation accrue des moyens de production.
Pour permettre la prolongation de Gérard Mestrallet, qui présidait aux destinées d'Engie depuis plus de 20 ans, avant la transformation du groupe en géant de l'énergie, les actionnaires ont approuvé une modification des statuts décalant à 69 ans l'âge limite jusqu'ici fixé à 67 ans, son âge actuel.