Engie veut passer à la vitesse supérieure au Brésil

  • AFP
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Engie est déterminé à "accélérer son effort" au Brésil, après l'acquisition récente du réseau de gazoducs TAG, qui représente "un grand pas" pour le groupe, dont la directrice générale Isabelle Kocher était en visite mardi à Rio de Janeiro.

Le géant sud-américain est un "pays prioritaire" pour Engie: après la France, il est le deuxième contributeur au résultat net du géant de l'énergie, à hauteur de 15 à 20%.

Le groupe français est déjà le premier producteur privé d'électricité au Brésil, fournissant à lui seul plus de 6% de l'énergie du pays.

Mais, avec l'acquisition de TAG, Engie entre dans une nouvelle dimension, doublant sa valeur de marché dans le pays.

Jusqu'à présent, "on a utilisé la plus grande partie de nos forces au Brésil pour produire plus d'énergie verte et maintenant (avec cette acquisition), on va travailler dans les infrastructures de transport d'énergie. Parce que c'est un goulot d'étranglement de la transition énergétique", précise Isabelle Kocher.

Le groupe brésilien Petrobras a accepté en avril une offre de 8,6 milliards de dollars de la part d'Engie et du fonds canadien CDPQ pour l'acquisition de 90% des actions de son réseau de gazoducs TAG, long de 4.500 kilomètres dans le nord et l'est du pays et qui représente près de la moitié de ses infrastructures gazières.

L'opération avait été un temps suspendue mais la Cour suprême du Brésil a fini par lui donner son feu vert début juin. Elle représente un premier pas vers la fin du monopole de Petrobras sur le gaz brésilien.

"La demande d'énergie au Brésil va augmenter très fortement dans les années qui viennent. En France, non", pronostique la directrice générale d'Engie.

L'acquisition du réseau de gazoducs TAG s'inscrit dans le nouveau plan stratégique d'Engie dévoilé en février.

L'opération doit notamment lui permettre "de générer de nouveaux revenus à partir de contrats à long terme (...) et de développer une façon de transporter le gaz sur la base de nouvelles technologies telles que le biométhane et l'hydrogène vert", avait souligné en juin Engie dans un communiqué.

- Transition énergétique -

Mais Isabelle Kocher a également révélé son intention de mettre l'accent sur des solutions pour améliorer l'efficacité énergétique, à savoir réduire la consommation de ses clients.

"Avant, notre métier, c'était de produire le plus d'énergie possible. À présent, c'est de plus en plus d'aider nos clients à consommer moins et on est rémunéré pour ça", souligne la directrice générale du groupe.

"Ça peut paraître bizarre de la part d'un producteur d'énergie, (...) mais nous avons la conviction qu'agir sur la demande est la seule façon d'assurer une transition vers le zéro carbone", ajoute-t-elle.

Désormais, "on est en train d'accélérer notre effort" au Brésil, a fait valoir la dirigeante, en particulier sur les offres destinées aux entreprises ou aux collectivités territoriales pour leur permettre de réduire leur consommation d'énergie.

"En trois ans, au Brésil on est passé de 0 à 1.700 personnes sur les solutions clients", a-t-elle illustré, sachant que le groupe compte au total 2.800 employés dans le pays et plus de 1.100 clients.

Dans ce secteur, Engie vient de mettre en place un projet pilote dans un réseau d'universités brésiliennes, avec des solutions automatisées pour économiser de l'électricité.

Un modèle déjà mis en place par le groupe français dans plusieurs dizaines d'entreprises dans le pays, notamment une chaîne de restaurants et des grandes surfaces.

"On a démarré notre histoire ici il y a presque 30 ans, le parcours économique d'Engie au Brésil est fantastique. On a développé, à partir d'une page blanche, quasiment de zéro, une activité qui se porte très bien, qui est très dynamique", s'est félicitée la directrice générale.

lg-tup/evs

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