E.ON annonce une restructuration de sa filiale britannique Npower, 4 500 emplois en jeu

  • AFP
  • parue le

L'énergéticien allemand E.ON a annoncé vendredi une restructuration de sa filiale britannique Npower, laissant entendre que tous les emplois de l'activité de service aux particuliers, soit 4.500 postes, sont dans la balance.

"Le marché britannique est particulièrement difficile actuellement. Nous avons souligné à plusieurs reprises que nous prendrions toutes les mesures nécessaires pour ramener à une rentabilité durable nos activités" britanniques, a déclaré vendredi le directeur général d'E.ON. "À cet effet, nous avons préparé des propositions et avons commencé à en discuter avec les syndicats britanniques", ajoute-t-il, dans un communiqué publié pour les résultats trimestriels du groupe.

Lors d'une conférence avec des analystes, il a refusé de donner des détails concrets. "Il s'agit d'un processus d'adaptation extrêmement douloureux", s'est-il contenté de répondre. "Les chiffres vont se concrétiser après".

Déplorant une faiblesse des marges au Royaume-Uni, il a notamment critiqué les limites aux tarifs d'électricité imposées par le gouvernement britannique, notamment pour les personnes les plus vulnérables, à la suite de polémiques sur les prix jugés excessifs. Ces mesures ont, selon lui, fait "empirer la situation".

Npower emploie quelque 5 800 personnes, dont 4 500 dans l'activité de distribution électrique aux particuliers. Dans son communiqué, E.ON parle de servir les clients de cette entité par l'intermédiaire d'une "plateforme technologique commune" avec E.ON Royaume-Uni, sur la base d'"une hausse du recours à la numérisation".

La montée en force de l'intelligence artificielle dans les services après-vente menace d'une manière générale un grand nombre d'emplois dans les centres d'appels au Royaume-Uni et ailleurs.

Par ailleurs, 1 300 personnes travaillent "dans la branche profitable des services aux entreprises" - et pour laquelle E.ON "garde toutes les options sur la table", a poursuivi M. Teyssen - laissant entendre qu'une vente pourrait aussi être possible.

Ces annonces ont été reçues par les employés comme "un coup de poing à l'estomac", à quelques semaines de Noël, selon le syndicat GMB. "Le gouvernement doit réaliser d'urgence l'impact de la limitation des prix sur de bons emplois raisonnablement payés dans les entreprises d'énergie britanniques", insiste-t-il dans un communiqué reçu par l'AFP. "Npower est une société qui est mal gérée avec des pertes significatives au Royaume-Uni mais ce sont toujours les employés qui en paient le prix".

"Le marché de l'énergie britannique risque de s'effondrer. Si rien n'est fait, il pourrait y avoir bientôt d'autres victimes", a renchéri le secrétaire général du syndicat Unison, Dave Prentis, dans un communiqué. Il appelle à la "nationalisation de la branche de distribution aux particuliers des six principaux énergéticiens britanniques", l'une des mesures controversées envisagées par le parti travailliste dans son programme pour les législatives.

Ajouter un commentaire