- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
Le Réseau Sortir du nucléaire a salué du bout des lèvres la décision mardi du conseil d'administration d'EDF d'adopter le protocole d'indemnisation pour la fermeture anticipée de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), se gardant de "crier victoire trop vite".
"Cette fermeture, on l'attend depuis très longtemps, enfin elle est là. Mais tout cela reste fragile, donc on ne va pas crier victoire trop vite", a déclaré à l'AFP Charlotte Mijeon, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire. "Fessenheim doit fermer, point barre", a ajouté la porte-parole de la coordination, qui fédère quelque 930 associations antinucléaires.
Le réseau antinucléaire juge "inacceptable" de conditionner la fermeture de la centrale alsacienne "à autre chose", en l'occurrence au décret de création du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), qualifiant les discussions autour du dossier de Fessenheim de "négociation de marchands de tapis". "C'est à l'État que revient le rôle de stratège en matière de sécurité énergétique et non à l'opérateur", a souligné Charlotte Mijeon.
Pour le réseau Sortir du nucléaire, cette "mise en chantage" revient à "repousser l'accomplissement de la promesse électorale" du chef de l'État, "qui aurait pu être tenue si François Hollande y avait vraiment cru". Le réseau Sortir du nucléaire espère par ailleurs que le montant de l'indemnisation, fixée à au moins 446 millions d'euros, que l'État versera à EDF pour fermer Fessenheim, la plus ancienne centrale nucléaire française, "soit utilisé pour servir à la reconversion des salariés, non à combler les difficultés financières d'EDF."
