- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
Nicolas Hulot a plaidé mercredi pour que les centrales nucléaires soient fermées "non pas sur un calendrier au forceps" mais d'abord en fonction des critères de "sécurité", estimant que ce "n'est pas le moment de relancer une polémique" sur Fessenheim.
"La seule chose qui m'importe, c'est qu'on tienne les engagements que, dans la production d'électricité française, le nucléaire revienne à 50%" à l'horizon 2025 contre 75% actuellement, objectif inscrit dans la récente loi sur la transition énergétique, a souligné l'envoyé spécial du président de la République française pour la protection de la planète sur Europe 1.
Mardi, des propos ambigus de la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal ont semé le trouble sur la date de fermeture de Fessenheim, promise pour 2017 par François Hollande. Mme Royal a explicitement lié la fermeture de la doyenne des centrales françaises à l'ouverture de l'EPR de Flammanville, retardée à fin 2018.
"Ce n'est pas le moment de relancer une polémique", a estimé Nicolas Hulot. "Laissons le président et le Premier ministre préciser les choses. Cela montre bien (...), que ce que les écologistes, dont on se moque souvent, avaient dit sur le coût du nucléaire, sur les retards de l'EPR, tout ça s'avère vrai. Fermer une centrale c'est compliqué, on n'avait pas provisionné tout ça", a ajouté l'ex-candidat à la primaire écologiste en 2012.
"Si on doit fermer des centrales, et il faudra en fermer (....), faisons-le non pas sur des critères symboliques et non pas sur un calendrier au forceps. Faisons-le rationnellement, à mesure qu'on développe les énergies renouvelables, qu'on baisse notre consommation. On va fermer les centrales, ce que je souhaite, sur un critère non pas de symbole mais sur un critère uniquement de sécurité", a-t-il souligné.
La France, a encore dit Nicolas Hulot, fait "beaucoup de choses" en matière d'environnement alors qu'elle va accueillir à la fin de l'année la Conférence mondiale sur le climat (COP21) : "la France est un des seuls pays en Europe à avoir mis une taxe carbone dans sa loi de programmation de finances", a cité l'écologiste, qui "espère" aussi avoir "confirmation, dans les jours qui viennent, que la France va cesser ses subvenions aux centrales à charbon à l'export". François Hollande organise jeudi à l'Elysée une journée consacrée au lancement de la COP21.