BP et un groupe émirati veulent racheter 50% du groupe gazier israélien NewMed Energy

  • AFP
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Le groupe gazier israélien NewMed Energy a annoncé mardi avoir reçu une offre d'achat de 50% de son capital par un consortium formé par le géant britannique BP et la compagnie émiratie ADNOC pour environ 4 milliards de dollars.

La participation d'un groupe émirati à cette offre est un signe de la normalisation engagée en 2020 entre Israël et plusieurs pays arabes dans le cadre du processus dit des "Accords d'Abraham".

NewMed détient les droits d'exploitation sur plus de 45% du plus gros gisement de gaz naturel israélien, en mer, Leviathan, dont la production, lancée en 2019, est exportée vers la Jordanie et l'Egypte, en plus d'alimenter le marché intérieur israélien.

Le groupe israélien a déclaré que "l'offre indicative non contraignante" avait été reçue lundi, précisant qu'il avait désigné une commission d'audit pour l'examiner.

"L'offre que nous avons reçue est le résultat des rapports chaleureux et des ponts que nous avons construits ces dernières années avec les compagnies du secteur énergétique dans la région [...] et propulsera [l'entreprise] du rang d'acteur régional à celui d'acteur mondial" dans le secteur du gaz, écrit NewMed.

Pour son nouveau PDG, Yossi Abu, l'offre est également "un vote de confiance important" dans "le marché du gaz israélien en général, et pour les activités et les actifs de NewMed Energy en particulier", selon la société.

Méditerranée orientale

Dans un communiqué, BP a confirmé avoir lancé une offre avec ADNOC, affirmant qu'ils détiendraient ainsi 50% de NewMed Energy, sans préciser le montant proposé.

Si l'opération aboutit, cela serait "une première étape importante" dans l'intention de BP et ADNOC "de former une nouvelle coentreprise qui se concentrera sur le développement du gaz dans les zones internationales d'intérêt mutuel, y compris la Méditerranée orientale", a encore dit BP.

Le ministre de l'Energie israélien, Israël Katz, a salué l'offre annoncée sur NewMed Energy, y voyant "une preuve du potentiel d'attraction de l'industrie israélienne du gaz naturel pour le monde [...] et par dessus tout de la stabilité des relations et de la confiance entre Israël et les Emirats arabes unis".

"Les détails de l'accord, qui seront présentés à mon bureau, seront examinés par les autorités professionnelles compétentes" avant approbation éventuelle, a-t-il déclaré dans des propos relayés par une porte-parole.

Israël est entré dans le cercle des pays producteurs et exportateurs de gaz après la découverte au début des années 2010 de plusieurs réservoirs gaziers au large de ses côtes, en Méditerranée orientale. Mais un problème de taille se pose pour l'État hébreu, l'absence de gazoduc pour relier ses plateformes de forage en Méditerranée aux marchés du sud de l'Europe.

L'offre de BP et ADNOC intervient alors que de nombreux pays européens cherchent à réduire leur dépendance au gaz russe depuis le début de la guerre en Ukraine.

Le 10 mars, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a évoqué la possibilité de créer un terminal de gaz naturel liquéfié à Chypre.

"Je crois que nous devrions examiner attentivement et rapidement la possibilité d'ajouter un terminal de GNL, peut-être à Chypre, pour accroître les capacités d'exportation de gaz d'Israël vers l'Italie, et de l'Italie vers l'Europe", a-t-il expliqué lors d'un forum avec des dirigeants d'entreprises italiennes à Rome.

Le PDG de NewMed a récemment déclaré que son entreprise travaillait à la construction d'une installation flottante de gaz naturel liquéfié (FLNG), ce qui permettrait à Israël d'être un exportateur de gaz naturel vers l'Europe et l'Asie.

L'annonce de l'offre sur NewMed survient alors qu'Israël et les Émirats, outre l'établissement de relations diplomatiques en 2020, ont signé dimanche un accord douanier, dernière étape pour l'entrée en vigueur de leur accord de libre échange conclu en 2022, premier du genre entre Israël et un pays arabe.

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