- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le Premier ministre roumain Victor Ponta a présenté jeudi un "plan national d'investissements stratégiques" qui prévoit l'exploration des gaz de schiste et l'ouverture d'une mine d'or controversée, afin de créer 50 000 emplois d'ici la fin 2013.
"Nous allons continuer à soutenir les investissements de Chevron visant l'exploration des gaz de schiste et, à l'horizon 2017-2018, l'exploitation, si l'existence de tels gisements était confirmée", a déclaré M. Ponta.
L'exploitation des gaz de schiste suscite une vive polémique en Roumanie et dans le monde en raison de la technique de fracturation hydraulique utilisée, qui risque de polluer les nappes phréatiques, fragiliser les sols, voire favoriser les tremblements de terre.
La compagnie américaine Chevron, qui dispose de deux concessions en Roumanie, compte lancer les travaux d'exploration au deuxième semestre 2013. La coalition de centre gauche de M. Ponta avait combattu l'extraction de ces gaz lorsqu'elle était dans l'opposition, mais elle est revenue sur cette opposition depuis plusieurs mois.
M. Ponta a également évoqué parmi ses priorités deux projets de mines d'or développés par des compagnies canadiennes, à Rosia Montana, dans le nord-ouest du pays, (Gabriel Resources) et à Certej (Eldorado Gold), tous les deux très controversés en raison de l'utilisation prévue de cyanure.
"Nous voulons débloquer et continuer le développement de ces projets, bien sûr en respectant les exigences de protection de l'environnement", a-t-il indiqué. Le ministère de l'Environnement avait annoncé en septembre avoir demandé à la justice d'annuler un permis environnemental octroyé à Eldorado Gold, faisant état d'"illégalités".
Selon M. Ponta, le gouvernement va soumettre au Parlement un projet de loi sur Rosia Montana, estimant qu'il fallait trancher, "après 13 ans où cet investissement a été baladé entre différentes structures". "La décision finale sur un projet si controversé ne peut être prise que par le Parlement", a souligné le chef du gouvernement. M. Ponta s'était fortement opposé à cette mine alors qu'il était dans l'opposition, se disant prêt à annuler un éventuel feu vert.
Ce projet, en attente depuis plusieurs années d'une autorisation cruciale du ministère de l'Environnement, est contesté par des ONG et des défenseurs du patrimoine qui craignent des risques de pollution et la destruction de galeries minières romaines.