Gaz naturel : accord de rachat par une société émiratie de parts d'un gisement israélien

  • AFP
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La société d'investissement émiratie Mubadala a conclu un accord de principe avec la société israélienne Delek pour lui racheter sa part de 22%, pour près d'un milliard d'euros, dans un immense gisement israélien de gaz naturel en Méditerranée orientale, ont annoncé lundi les partenaires du projet.

Si elle se concrétise, cette transaction sera le "plus important accord commercial" entre les Emirats arabes unis et Israël depuis la normalisation de leurs relations diplomatiques à l'été 2020, ont relevé les entreprises dans un communiqué commun.

Elle porte sur le gisement de Tamar, situé à plus de 80 km au large de Haïfa. Exploité depuis 2013, il renferme encore 300 milliards de m3 de gaz naturel, selon le consortium israélo-américain qui en est le propriétaire et qui inclut Delek.

En vertu de l'accord de principe conclu lundi, Mubadala - basé à Abou Dhabi - prévoit de débourser 1,1 milliard de dollars (910 millions d'euros) pour acheter l'ensemble des parts de Delek, selon des détails transmis à la Bourse de Tel-Aviv confirmés à l'AFP par une porte-parole de Delek. D'après ce document, la transaction doit être finalisée d'ici fin mai.

Le gisement de Tamar, opéré par le géant américain Chevron, est relié par un gazoduc à la ville israélienne d'Ashdod afin d'alimenter le marché israélien mais aussi d'approvisionner l'Egypte et la Jordanie, deux pays arabes ayant signé de longue date la paix avec l'État hébreu.

Cette transaction avec les Émirats apporte un "soutien important au secteur du gaz naturel en Méditerranée orientale", a indiqué Yossi Abu, PDG de Delek, cité dans le communiqué.

Delek va néanmoins conserver sa participation à 45% dans le gisement Leviathan dont les ressources, estimées à 605 milliards de m3 de gaz naturel, en font le "plus important projet énergétique" de l'histoire d'Israël, selon les autorités israéliennes qui cherchent à s'imposer dans la nouvelle géopolitique gazière en Méditerranée.

La découverte ces dernières années d'immenses réserves de gaz en Méditerranée orientale aiguise l'appétit des pays riverains sur fond de tensions géopolitiques entre la Turquie, qui s'en sent exclue, et ses voisins.

Israël participe à ce propos avec la Grèce et Chypre au projet de gazoduc Eastmed visant à relier entre autres les champs gaziers offshore de l'État hébreu à l'Europe. Et Israël a entrepris en octobre des pourparlers, pour l'instant stériles, avec le Liban sur une zone maritime contestée à la lisière de ces deux pays techniquement en guerre.

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