- Connaissance des Énergies avec AFP
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L'Iran a refusé lundi de verser 2 milliards de dollars à Islamabad pour la construction de la partie pakistanaise du gazoduc entre les deux pays, qui doit théoriquement entrer en service fin 2014.
"Nous n'avons pris aucun engagement sur le versement de 2 milliards de dollars au Pakistan pour la construction du gazoduc du côté pakistanais", a déclaré le vice-ministre iranien du Pétrole, Ali Majedi, cité par l'agence Fars.
"Les Pakistanais ont besoin du gaz iranien et ils doivent accélérer les travaux", a-t-il ajouté, alors que le projet lancé en 2010 est miné par des problèmes de financement au Pakistan.
Début octobre, Islamabad avait demandé à l'Iran de l'aider à hauteur de 2 milliards de dollars, ce à quoi le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, avait répondu en déclarant avoir "peu d'espoir d'exporter du gaz vers le Pakistan".
"Pour les Pakistanais, payer des amendes (pour non respect du contrat, ndlr) ou importer du gaz iranien ne change rien. Dans les deux cas, ils n'ont pas d'argent pour payer", avait-il expliqué. Mais le ministre pakistanais du Pétrole a assuré qu'il n'y avait "aucun risque d'abandonner le projet, car le pays en a besoin".
Lancés malgré les pressions des Etats-Unis sur Islamabad qui cherchent à isoler l'Iran pour pousser Téhéran à renoncer à ses activités nucléaires controversées, les travaux sont quasiment achevé en Iran mais le Pakistan n'a pas encore entamé la construction des 780 kilomètres d'infrastructure prévus de son côté.
Pour débloquer le projet, Téhéran avait pourtant accepté de fournir 500 millions de dollars.
Ce gazoduc court sur 1 800 km entre le champ gazier sous-marin de South Pars en Iran, et Nawabchah, au nord de Karachi. Il devrait permettre à l'Iran de livrer, à partir de décembre 2014, 21 millions de mètres cubes de gaz par jour au Pakistan, confronté à une crise énergétique qui plombe son secteur industriel et irrite au quotidien la population. Islamabad compte produire 20% de son électricité grâce au gaz iranien.
L'Iran, qui possède les deuxièmes réserves mondiales de gaz, développe rapidement sa production et a un besoin vital de l'exporter. Le pays est étranglé par les sanctions économiques, notamment l'embargo pétrolier occidental qui a divisé par deux ses exportations de brut depuis début 2012.