General Motors accélère sur la mobilité électrique en s'alliant à Nikola

  • AFP
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Le vénérable constructeur américain General Motors (GM) a noué un partenariat stratégique avec le nouveau fabricant de camions électriques et à hydrogène Nikola, en acceptant de l'aider à produire son pick-up Badger en échange d'une participation de 11% dans la start-up.

Cette initiative était bien accueillie à Wall Street où l'action de Nikola s'envolait de 33% vers 14h00 GMT tandis que celle de GM prenait environ 7%. Selon les termes de l'accord, annoncé mardi dans un communiqué commun, GM va recevoir l'équivalent de deux milliards de dollars de nouvelles actions de Nikola ainsi que le droit de nommer un membre à son conseil d'administration en échange de plusieurs services.

Le géant de Détroit développera notamment les batteries électriques et piles à combustible du modèle Badger de Nikola, ce qui représente "une étape clé dans la commercialisation" de ces technologies sur un marché en plein développement. GM suit ainsi les traces de Ford, qui avait investi 500 millions de dollars en 2019 dans la start-up Rivian pour profiter de son expertise et mettre plus rapidement sur le marché un nouveau véhicule électrique.

"Nikola est l'une des entreprises les plus innovantes au monde. General Motors est l'une des meilleures entreprises d'ingénierie et de fabrication au monde. On ne pouvait pas rêver d'un meilleur partenariat", a commenté le fondateur de Nikola, Trevor Milton, dans le communiqué.

Grâce à cet accord, son groupe "gagne un accès immédiat à des décennies de connaissance en termes d'approvisionnement et de fabrication, de technologies de propulsion pour les véhicules électriques testées et prêtes à être utilisées, une ingénierie de première classe et la confiance des investisseurs", a-t-il ajouté.

Plus grande échelle

Pour General Motors, le partenariat est une façon de s'étendre sur le marché des véhicules électriques "tout en permettant d'abaisser le coût des batteries et des piles à combustible en construisant à plus grande échelle et d'augmenter la rentabilité", a commenté Mary Barra, la patronne du constructeur. "De plus, appliquer les solutions technologiques de General Motors pour les véhicules électriques à la catégorie des poids lourds représente une nouvelle étape importante dans la mise en oeuvre de notre stratégie pour un avenir sans émissions", a-t-elle ajouté.

Le groupe veut en effet passer à la vitesse supérieure sur ce créneau et a pour objectif de développer 20 modèles de véhicules tout électrique d'ici 2023. Il a dévoilé en mars la batterie Ultium, que le constructeur entend intégrer dans l'ensemble des futurs modèles électriques de ses marques -- Cadillac, Chevrolet, GMC, et Buick.

Ces initiatives sont censées aider GM, premier grand groupe automobile à produire un véhicule électrique dans les années 1990, à remonter son retard sur Tesla, le géant actuel des voitures électriques haut de gamme.

Fondée en 2015 et basée à Phoenix (Arizona, sud-ouest), Nikola profite pour sa part d'un réel engouement des investisseurs depuis son entrée en Bourse en juin. Le fabricant, qui ne commercialise pour l'heure aucun véhicule, n'envisage pas de dégager le moindre profit avant 2021.

Mais certains spécialistes sont déjà tentés de dresser un parallèle avec Tesla, qui, malgré un léger revers mardi en début de séance, a connu une progression fulgurante ces derniers mois à Wall Street. Signe de l'attrait des courtiers pour le secteur des véhicules électriques, la valeur de Nikola est même temporairement passée au-dessus de celle de Ford en juin avant de perdre du terrain.

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