Gérard Mestrallet chargé par l'Elysée de représenter la France dans un projet de couloir logistique entre l'Europe et l'Asie

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Emmanuel Macron a nommé Gérard Mestrallet, ex-PDG d'Engie et ex-président de Suez, comme émissaire pour le projet de couloir logistique d'intégration entre l'Europe et l'Asie, désigné comme India-Middle East-Europe Economic Corridor (Imec), a indiqué lundi l'Elysée à l'AFP.

Annoncé en marge du G20 à New Delhi le 9 septembre 2023, ce corridor doit être une alternative aux nouvelles "routes de la soie chinoises", les liaisons maritimes et ferroviaires reliant économiquement la Chine à l'Europe, et vise à stimuler les relations commerciales entre l'Inde, le Moyen-Orient et l'Europe.

Un accord de principe avait déjà été signé par les Etats-Unis, l'Inde, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l'Union européenne, la France, l'Allemagne et l'Italie, selon un communiqué diffusé par la Maison Blanche en septembre 2023.

Ce projet de couloir logistique "offre l'opportunité de promouvoir notre modèle commercial et de développement alliant croissance économique et transition bas carbone", souligne l'Elysée.

L'Imec devra prendre la forme d'"une liaison ferroviaire" et "accélérera de 40% les échanges entre l'Inde et l'Europe", avait déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, en marge du G20.

Le projet prévoit aussi la construction d'"un câble électrique et une conduite d'hydrogène propre qui devra favoriser les échanges d'énergie", ainsi qu'"un câble de données à grande vitesse", avait précisé la présidente de la Commission, évoquant "un pont vert et numérique entre les continents et les civilisations".

Emmanuel Macron, qui souhaite que "la France devienne un acteur clé de ce projet, espère que Marseille puisse être la "tête de pont" européenne du chantier, vantant "l'expertise" des entreprises françaises en matière de transports et d'énergie.

Des entreprises françaises que Gérard Mestrallet, au-delà de sa mission de représenter la France auprès des autres pays participants, devra accompagner avant la conception et la réalisation du projet pour qu'elles se placent au mieux sur les appels d'offres.

"J'ai échangé avec de nombreuses entreprises du domaine du transport maritime et ferroviaire, du bâtiment, ou encore de l'énergie qui sont très intéressées par ce projet", explique-t-il à l'AFP par téléphone, précisant que l'Imec en est encore à ses débuts.

Premier émissaire à être désigné parmi les pays participants, l'ex-président de Suez, l'entreprise responsable de la construction du Canal de Suez au XIXe siècle, devra d'abord "identifier les ports, les infrastructures ferroviaires et énergétiques pour évaluer les flux existants et prévoir les flux futurs".

"Le port de Marseille, infrastructure maritime stratégique en Méditerrannée, pourrait avoir un grand rôle à jouer, notamment dans la réception de l'hydrogène", poursuit Gérard Mestrallet.

Sans mentionner la cité phocéenne, la lettre de mission de l'Elysée le charge de "positionner la France comme point d'entrée et de sortie principale, en Europe, de ce futur corridor".

Une lettre de mission qui évoque aussi "l'intérêt national de premier plan" de ce projet qui "peut contribuer à notre stratégie de diversification de nos sources d'approvisionnement et de renforcement de notre sécurité économique, énergétique et sanitaire".

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