Golfe: moins de navires venus s'approvisionner en pétrole pendant la guerre Iran-Israël

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le

Le nombre de pétroliers présents dans le Golfe pour se charger en brut a nettement diminué durant les 12 jours de guerre entre Israël et l'Iran, selon les données du cabinet belge Kpler, qui y voit un signe de prudence des armateurs, dans l'attente de garanties de sécurité maritime en particulier au niveau du détroit d'Ormuz.

Le 11 juin, deux jours avant le début des frappes israéliennes en Iran, 64 pétroliers en attente de chargement (en ballast) se trouvaient dans la zone. Ce nombre est descendu à seulement 45 navires le 16 juin, passant en dessous du seuil de 50 pour la première fois depuis août 2024.

D'après les données quotidiennes de Kpler analysées par l'AFP, la moyenne s'établissait à 67 navires par jour du 1er janvier au 12 juin, contre 53 pendant les 12 jours de guerre.

Aucune remontée nette du nombre de navires n'a été constatée depuis mardi et l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre l'Iran et Israël initié par le président américain Donald Trump.

Afin de maintenir sa stabilité en mer, un pétrolier qui voyage sans ou avec une faible cargaison, remplit des citernes d'eau de mer, appelées "ballast".

"Le nombre de pétroliers en ballast est souvent un indicateur pour savoir si un navire va dans une région pour y récupérer une cargaison", a expliqué à l'AFP Naveen Das, analyste senior chez Kpler.

La nette baisse de leur nombre observée au début de la guerre "suggère une certaine hésitation à revenir dans la région pour y charger du brut", a-t-il ajouté.

Le Golfe est bordé par huit producteurs de pétrole : les Émirats arabes unis, le Qatar, Bahreïn, l'Arabie saoudite, le Koweït, l'Irak, Oman et l'Iran -dont plusieurs installations pétrolières et gazières ont été visées par des frappes israéliennes le 14 juin.

Les exportations maritimes de brut du Golfe, principalement à destination de l'Asie, transitent par le détroit d'Ormuz, étroite voie maritime entre l'Iran et la péninsule arabique que la République islamique a menacé de bloquer pendant le conflit. Le spectre d'une telle fermeture, qui bloquerait le transport d'un cinquième des exportations mondiales de pétrole et de gaz naturel liquéfié, s'est éloigné depuis l'entrée en vigueur mardi du cessez-le-feu.

Les chargements de pétrole dans les ports iraniens du Golfe ont eux atteint un pic de 7,4 millions de barils le 16 juin, au début du conflit, un record depuis le début de l'année, avant de tomber à zéro pendant six jours consécutifs, du 18 au 23 juin. Il s'agit de la plus longue interruption dans ces ports en 2025, selon l'analyse de l'AFP des données fournies par Kpler.

Ajouter un commentaire