- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le groupe pétrolier et gazier autrichien OMV a annoncé mardi soir renoncer à acheter des parts dans un projet avec Gazprom en Russie, au lendemain d'annonces similaires des géants britanniques Shell et BP en réaction à l'invasion de l'Ukraine.
"Le Conseil d'administration a décidé de ne pas poursuivre les négociations avec Gazprom sur l'acquisition potentielle d'une part de 24,98% dans les blocs 4 et 5 des champs d'Achimov" situés en Sibérie, dans l'un des plus importants gisements de gaz au monde, a annoncé le groupe dans un bref communiqué sans détailler les raisons.
L'accord, qui avait été signé en 2018 pour un montant de 905 millions d'euros et avait ensuite subi des déconvenues, est donc résilié.
OMV "va également revoir sa participation" dans le controversé gazoduc Nord Stream 2, construit mais abandonné par l'Allemagne et sanctionné par les Etats-Unis.
Le groupe, qui va de la production à la distribution, est détenu à 31,5% par l'Etat autrichien. Présent dans plus de 120 pays, il emploie quelque 25 000 personnes.
Sa décision intervient après celle de Shell, qui a décidé lundi de se retirer de plusieurs projets avec Gazprom.
"Notre décision de partir a été prise avec conviction", a déclaré le directeur général de Shell, Ben van Beurden. "Nous sommes choqués par les pertes de vies humaines en Ukraine, que nous déplorons, résultant d'un acte insensé d'agression militaire qui menace la sécurité européenne".
La veille, c'est BP qui avait annoncé se désengager du géant russe semi-public Rosneft, dénonçant "un acte d'agression qui a des conséquences tragiques à travers la région".
Leur concurrent norvégien Equinor a quant à lui annoncé l'arrêt de ses investissements en Russie et son désengagement de ses sociétés communes dans le pays.
La guerre en Ukraine et les lourdes sanctions infligées à la Russie par les pays occidentaux plongent dans l'incertitude les groupes étrangers présents dans le pays. Si le secteur pétrolier a amorcé son désengagement, pour beaucoup d'entreprises il semble difficile de rapatrier du jour au lendemain usines ou supermarchés.